Description
Dans ce court roman érotique, Marie Loverraz démontre à nouveau sa capacité à parler d’amour comme peu d’auteurs sont aptes à le faire. À travers la rencontre d’Augustine, qui enregistre bénévolement des textes pour une association de non-voyants, et d’André, qui a perdu la vue à la suite d’une maladie, elle touche du doigt ce qu’on ne voit pas, ce qu’on n’entend pas, ce qu’on ne dit pas. Elle sonde les âmes, éclaire l’invisible, explore les sens : l’ouïe, la vue, l’odorat, le toucher, le goût, pour mieux nous faire partager l’émoi amoureux, sensuel et charnel qui traverse ses personnages.
Et nous la suivons avec ravissement dans cette quête initiatique et poétique dans laquelle l’imaginaire prime l’image, car son écriture, pleine de sensibilité et de délicatesse, nous emporte au cœur des corps et des âmes, réenchantant une sexualité devenue par trop banale ou triviale.
Commentaires
François G. 24.3.20
Je te donne un retour sur ma lecture de « L’amour est aveugle » : D’abord, sache que je n’ai été choqué en rien par ce roman érotique. Sans être un connaisseur du genre, je te connais assez bien pour savoir ta finesse et d’esprit et de cœur. L’idée de cette rencontre entre l’aveugle et Augustine est d’emblée délicate. Ce qui m’a plu avant tout, du point de vue de la disposition du texte, c’est que tu ménages une progression psychologique où tu décris parfaitement toutes les nuances d’une approche féminine et masculine. J’ai même appris des choses sur la manière d’entrer dans le jeu subtil de la séduction réciproque : la femme ne s’abandonne que lorsqu’elle a intériorisé les avances progressives d’André, alors même qu’elle s’attend très bien à ce qui va finir par arriver : la relation complète âme et corps dont le lieu est bien l’acte sexuel consenti et follement désiré grâce à la montée remarquablement décrite du désir.
C’est de ce point de vue une réussite littéraire et forte de la compréhension de fonctionner de la femme et de l’homme.
Ce n’est donc pas un roman porno proche du vulgaire directement concentré sur les descriptions qui visent l’excitation du lecteur, c’est une initiation à l’œuvre de l’amour dont l’incarnation est magnifique quand elle ménage pareilles nuances dans l’approche des corps.
Alors l’acte sexuel peut advenir comme un couronnement permettant une communion rare où le cœur, l’âme et la chair ne font qu’un. “
Graziella – le 02.03.20
Tout ce que tu dis à la page 72 de ton livre “L’amour est aveugle”., c’est ce que je pense. Merci pour cette belle histoire.
“— Pour vous répondre franchement, dit-elle au bout d’un moment, oui, j’ai pris un réel plaisir à cette lecture. Plus que je ne l’imaginais. Je suis admirative du talent qui permet à un auteur de décrire avec de simples mots un acte que tout le monde pratique mais qui, sous sa plume, devient si explicite, esthétique et excitant qu’il est presque plus agréable de le lire que de le faire. Cet extrait est remarquablement écrit. Et j’y ai trouvé la poésie, la sensibilité et la sensualité que je recherche, moi aussi, dans ce genre de littérature. Je comprends mieux, à travers ce texte, le pouvoir et la puissance des mots sur le corps et l’esprit. Et surtout le pouvoir de l’imagination, cette faculté extraordinaire qui permet de créer de toutes pièces des personnages et des histoires en faisant surgir du néant une réalité fantasmée plus vraie que nature.
Christine – le 22.02.20
Dans cette belle histoire d’amour il y a l’élégance du verbe. C’est une poésie érotique avec des mots angéliques. Puissant, beau et délicat. Bravo
Lecteur Comité Librinova – le 15.02.21
J’ai bien apprécié cette lecture même si je la trouve un peu trop courte. J’aurais plus aimé de détails entre la rencontre au centre et le rendez-vous chez André, j’ai trouvé cette rencontre prématurée. Toutefois je tiens à souligner que j’ai beaucoup aimé le côté érotique du roman qui m’a fait ressentir des sensations et des envies. Je pense que c’était là aussi le but et c’est réussi ! je trouve aussi que la poésie et maîtrisée.
Eric – le 12.02.20
C’était sympa de voir cette petite séquence. Et je confirme : tes histoires érotiques sont belles car ce sont avant tout des histoires d’amour et qu’aucun des partenaires n’est transformé en objet. En plus, on apprend des tas de mots (à mon âge, c’est le moment !).
Petite question : as -tu relu le livre biblique « Le cantique des cantiques » ? Le côté poético-spirituel est imbibé d’érotisme. Et plaît beaucoup aux mystiques…
Extrait billet Daniel Fattore 13.1.20
Marie Loverraz, l’amour au bout des doigts
L’auteure a l’habileté de faire tout doucement monter la température, en dessinant une relation amoureuse qui se précise, jusqu’au point suprême.
Elle organise son récit en cinq chapitres, qu’on peut voir comme les cinq sens, qui participent de tout bon érotisme. La véritable force d’Augustine est ainsi sa voix, présentée comme extrêmement sensuelle et chaude. De quoi épater un aveugle dont les autres sens sont exacerbés par compensation. Le toucher joue son rôle dans le texte aussi, bien entendu, par le biais des caresses. La vue elle-même est essentielle, d’ailleurs: l’auteure suggère qu’André, aveugle à la suite d’une maladie (il a été peintre, et le caractère érotique de ses créations concourt au crescendo) a des yeux au bout des doigts. Quant au goût et à l’odorat… de façon classique, un peu de champagne y pourvoira en faisant des bulles dans les cœurs. Davantage qu’un thé…
[…]
Pourtant, ce n’est pas sur un orgasme que s’achève “L’amour est aveugle”, mais sur un poème. L’auteure paraît suggérer ainsi que la poésie va encore plus loin que le bonheur physique d’un moment d’amour, fût-il virtuose. […]
C’est peut-être ça, l’amour: quelque chose de beau que la poésie transcende.
Olivier K.
Votre texte, au réalisme fantastique, est intéressant.
Vous y explorez, à nouveau, le rapport à l’autre et amenez une réflexion particulière sur l’apparence physique.
J’aime beaucoup votre écriture sensible, capable d’exprimer la magie de la rencontre de l’autre et la fragilité de la magie du sentiment naissant. Vous avez une écriture amoureuse et ça j’aime beaucoup. Vous ne mentez pas dans vos textes.