Chose inouïe, c’est au-dedans de soi qu’il faut regarder le dehors.
Victor Hugo
Notre Dame Nature
Ne vous croyez ni grand ni petit! Contemplez.
Victor Hugo
Un recueil composé d’une septantaine de poèmes dédiés à cette grande et belle Dame qu’est la Nature.
Adossée à l’écorce d’un chêne millénaire
Je goûte le silence qui bruit autour de moi
L’accueillant en mon cœur qui devient cathédrale
Et vibre du cantique chanté par la Nature.
Avril 2015 – 124 pages
ISBN : 978-2-9700942-3-4
Prix 25 CHF
La première neige
Notre Dame Nature
Sous l’ombrelle des feuilles agitées par la brise
J’admire le soleil pénétrer les branchages
Ses rayons verticaux comme les grandes orgues
Animant la forêt de ses rais lumineux…
Si vous êtes pierre, soyez aimant; si vous êtes plante, soyez sensitive;
si vous êtes homme, soyez amour.
Victor Hugo
- Chamblon
- Notre Dame Nature
- La Dame verte
- Je voudrais être un arbre
- Intrication
- Fusion
- Un p'tit air de saison
- Des moulins et des mots
Chamblon!
Champs blonds, champs bruns,
Champs blancs, champs verts,
Sans fin défilent les saisons
Sur la colline de Chamblon
Offrant au poète ravi
De la nature les lavis
Champs bleus, champs jaunes,
Champs rouges, champs mauves,
Et se succèdent les tableaux
Comme une rengaine éternelle
Brossant à grands coups de pinceaux
Une beauté universelle
Champs blonds, champs bruns,
Champs blancs, champs verts,
Sans fin défilent les saisons
Sur la colline de Chamblon
Peignant au gré de leurs humeurs
Des champs de toutes les couleurs.
© Catherine Gaillard-Sarron 2015
Notre Dame Nature
Sous l’ombrelle des feuilles agitées par la brise
J’admire le soleil pénétrer les branchages
Ses rayons verticaux comme les grandes orgues
Animant la forêt de ses rais lumineux
Fascinée je contemple ces colonnes diaphanes
Où le vent invisible joue ses notes sublimes,
Céleste liturgie qui apaise mon âme
Et l’accorde à l’esprit qui emplit la futaie
Adossée à l’écorce d’un chêne millénaire
Je goûte le silence qui bruit autour de moi
L’accueillant en mon cœur qui devient cathédrale
Et vibre du cantique chanté par la Nature
Tel un chant grégorien il emplit la forêt
Célébrant en son chœur la Vie et la Lumière.
Reliée à cet arbre qui pulse contre moi
Je me fonds dans l’espace et dans la paix du monde…
© Catherine Gaillard-Sarron 2015
La Dame verte
Connaissez-vous la Dame verte
Qui, généreuse, offre la vie ?
Connaissez-vous la Dame verte
Qui le cœur et l’âme éblouit ?
Au printemps je vais me cacher
Sous ses jupons de tulle vert
Là où ses fragrances boisées
Ravissent mon imaginaire
Quand vient l’été effervescent
Dans son giron me réfugie
Loin du soleil incandescent
Qui galvanise toute vie
Lorsque l’automne reparaît
Dans ses voiles brumeux je joue
Imperméable aux vents mauvais
Qui soulèvent ses cheveux roux
Je me fonds quand revient l’hiver
Dans sa douceur immaculée
Émerveillée par sa beauté
Étincelante de lumière.
Moi je connais la Dame verte
Qui, généreuse, offre la vie
Elle m’apaise, me sourit
Car avec elle suis diserte…
© Catherine Gaillard-Sarron 2015
Je voudrais être un arbre
Je voudrais être un arbre en lisière de forêt
Un chêne centenaire aux branches accueillantes
Je voudrais être un arbre aux racines profondes
En lien avec la terre et le monde d’en bas
Un chêne millénaire au feuillage vibrant
En lien avec le vent et le monde d’en haut
Un chêne centenaire, un chêne millénaire,
Bien planté dans la terre et dressé vers le ciel
Un maillon végétal reliant pierre et chair
Une chaîne vivante entre sol et soleil
À contempler le temps égrener ses saisons
À observer la vie sans fin recommencer ;
Un arbre haut et large en bordure de chemin
À pousser droit et fier au milieu des broussailles
Un chêne millénaire empli de chants d’oiseaux
Frémissant de ce souffle où palpite la vie.
Je voudrais être un arbre en lisière de forêt,
Un chêne centenaire aux branches accueillantes
Je voudrais comme lui m’élever jusqu’au ciel
En poussant vers le bas, en poussant vers le haut
Je voudrais être un arbre et comme lui grandir
Les deux pieds dans la terre et la tête au soleil…
© Catherine Gaillard-Sarron 2015
Intrication
Mes pas m’ont ramenée vers ce chêne que j’aime,
Cet arbre aux troncs jumeaux qui porte mon histoire ;
Mes pas m’ont ramenée vers ce chêne blessé
Qu’un jour on amputa de sa moitié sylvestre.
Sur sa souche brunie par le vent et la pluie
Je viens me recueillir au gré de mes balades
Partageant avec lui mes prières et mes rêves.
Il est haut et altier au cœur de la forêt,
Le tronc vierge de lierre, la ramure imposante.
Tous les jours il m’accueille en son trône ligneux,
Sa colonne impériale soutient mes idées,
L’ombre de sa ramée protège ma vision ;
Tous les jours je l’étreins, lui confiant mes pensées,
Chuchotant mes secrets au cœur de son aubier.
Il m’aide à réfléchir, il m’aide à méditer,
Élevant mon esprit au-dessus des broussailles,
L’unissant à l’éther qui baigne toute chose.
Contre lui je deviens un être végétal,
Trémulant et vibrant aux caresses du vent,
M’élançant comme lui librement vers les cieux,
M’enfonçant lentement dans le sein de la terre ;
Je ne suis plus que branches, racines profondes,
Ramilles et radicelles aux siennes entrelacées !
Contre lui je deviens ce chêne dont je rêve,
Ce grand arbre de vie aux arcanes occultes ;
Avec lui je deviens ce chêne guérisseur,
Chair et fibres mêlées en une intrication
Que plus rien ne distingue en le corps du Vivant…
© Catherine Gaillard-Sarron 2015
Fusion
Dans l’absolue clarté du ciel
Où ne transite aucun nuage
Mon regard se perd dans le bleu
Qui se confond avec la mer.
Délimitant le ciel et l’eau
Un trait scintille à l’horizon
Fragile frontière argentée
Où glisse un voilier solitaire.
Sur la digue de rochers noirs
Un pêcheur surveille ses lignes,
Il se dessine sur l’azur
Immobile parmi les pierres.
Les vagues roulent à mes pieds
Me berçant d’un doux clapotis
Auréolant de leur écume
Ma peau brûlante qui frémit.
Un vent aux fragrances marines
Me rafraîchit de son haleine
Et souffle au creux de mon oreille
Le secret qui lie toute chose.
Tout est calme, tranquille,
Je ferme les yeux.
Sur moi le soleil et le bleu du ciel,
En moi le ressac et son mouvement,
Qui rythme mon pouls, ma respiration.
Mon cœur se dilate, mon âme s’éveille.
Je redeviens vague au creux de la mer
Onde frémissante au sein du cosmos
Et je me dissous dans le corps du monde…
© Catherine Gaillard-Sarron 2015
Un pt’it air de saison
Par milliers les oiseaux
Reviennent au pays
Emplissant de leur vie
Jusqu’au moindre arbrisseau
Pas un arbre un taillis
En ce jour de printemps
Qui ne bruissent de chants
Ou de frais gazouillis
Tout n’est qu’efflorescence
Éclosion de blancheur
Tout n’est que luxuriance
Éruption de fraîcheur
La nature bourdonne
La nature bourgeonne
Vrombissant du vivant
Qui jaillit de ses flancs
Tout entière s’éveille
Après son grand sommeil
Effaçant sous les feuilles
La grisaille et le deuil
Vibrante d’espérance
De parfums, de fragrances,
Se pare de couleurs
Et de colliers de fleurs
La nature rayonne
Devant le gai printemps
Qui pour elle fredonne
La chanson des amants…
© Catherine Gaillard-Sarron 2015
Des moulins et des mots
Au fil de l’eau, au fil du temps,
Se tient le moulin dans le vent
Sa roue à aubes allègrement
Plongeant dans le flot du courant
Et l’on entend dès le matin
Crisser la meule sous le grain
Presser et moudre avec entrain
Le blé qui donnera le pain
Mouline le moulin le blé d’or en farine
Tourne, tourne la roue, la meule moud le grain,
Mouline le meunier le blé dès les mâtines
Tourne, tourne la meule, bientôt sera le pain.
Au fil des mots, au fil du temps,
Se tient le chantre dans le vent
Sa roue à rêve, allégrement,
Plongeant dans le flux du courant
Et l’on entend dès le matin
Crisser sa plume avec entrain
Tracer et marquer le vélin
Des mots qui feront ce refrain
Mouline le poète, les paroles en comptine
Tournent, tournent les mots, dans sa tête sans fin,
Motline le poète, les paroles en sourdine
Tourne, tourne la vie, en voici le refrain…
1er Prix Poésie Moulin Mouline – Orbe 22.8.14
…Tes traces, oui, toutes tes traces sont belles...
Tous mes compliments pour toute ton activité, tes recueils et ton interactivité. En te lisant tout est gratifiant et tellement remarquable. Je remercie la vie qui m’a mis en contact avec toi et surtout avec toute ta ferveur poétique sans oublier ta générosité au contact des autres. Sans doute un grand moment de bonheur » d’être » que fut le vernissage de Notre Dame Nature le 6 juin.
Tu as confié ta vie à ton œuvre, secret lié de toute façon » au monstre intime », à la profondeur insondable que tu es. Ta poésie nous enseigne à contenir nos doutes jusqu’à les réfléchir dans tes interventions qui, sans les dénaturer, les consomme et les consume dans le feu des figures, pour le subtil et caressant dialogue tout feu tout flamme. Tes traces, oui, toutes tes traces sont belles, ce bouquet indestructible, que nos yeux endormis ramasseront dans les catégories secrètes.
C’est ce qui permet d’être au monde dans tout pays.
Ode à la Morille sur La méduse.ch
L’ode à la morille de Catherine Gaillard-Sarron le 26.5.17
Ode à la Morille
À la fin de l’hiver c’est elle la première
À naître de la terre en poussant droite et fière
Quelquefois de sa tête elle perfore la neige
Offrant à l’œil en fête son petit chapeau beige
Il faut la mériter la morille printanière
Qui joyau de nos prés en sertit les lisières
La quêter patiemment sans se soucier du temps
À l’affût de sa robe qui souvent se dérobe
Il faut l’apprivoiser parfois sur des années
En connaître les coins la chercher avec soin
Car et c’est admirable la morille est subtile
N’offrant qu’aux plus habiles son parfum délectable
Les yeux la cherchent brune et la découvrent blonde
Toute gorgée de lune et comme elle bien ronde
Puis ils la cherchent claire et la découvrent sombre
Tapie sous une pierre, invisible dans l’ombre,
Mythique morchella à la tête conique
Qui se fond mimétique dans les bois du Jura
Entraînant derrière elle le temps d’une saison
Les inconditionnels de ce beau champignon
Il faut la mériter la précieuse morille
Elle qui débusquée fait briller les pupilles
Déceler son plissé dans l’écrin du printemps
Trésor alvéolé au pied des sapins blancs
Il faut la mériter la goûteuse morille
Elle qui mitonnée fait chanter les papilles
Et sans fin honorer cette reine des bois
Qui aux plus dévoués offre ce mets de choix.
© Catherine Gaillard-Sarron 12.5.08
Commentaires Notre Dame Nature
Jean-Marie le 11.6.15
Bonjour Catherine,
« Tous mes compliments pour toute ton activité, tes recueils et ton interactivité. En te lisant tout est gratifiant et tellement remarquable. Je remercie la vie qui m’a mis en contact avec toi et surtout avec toute ta ferveur poétique sans oublier ta générosité au contact des autres. Sans doute un grand moment de bonheur » d’être » que fut le vernisssage de Notre Dame Nature le 6 juin.
Tu as confié ta vie à ton œuvre, secret lié de toute façon » au monstre intime », à la profondeur insondable que tu es. Ta poésie nous enseigne à contenir nos doutes jusqu’à les réfléchir dans tes interventions qui, sans les dénaturer, les consomme et les consume dans le feu des figures, pour le subtil et caressant dialogue tout feu tout flamme. Tes traces, oui, toutes tes traces sont belles, ce bouquet indestructible, que nos yeux endormis ramasseront dans les catégories secrètes. C’est ce qui permet d’être au monde dans tout pays. »
Jean-Marie
Pascal et Chantal 8.6.15
MERCI, Catherine et Claude, pour cette charmante et conviviale soirée!
Sous cet arbre, lors du vernissage de Notre dame Nature, il y avait comme quelque chose de magique – le temps s’est arrêté pendant 1h et c’est tellement bon à vivre!
Chantal et moi vous souhaitons un magnifique été!
Pascal et Chantal