Plages de mai
Poème extrait du CD « éMerveillement ».
Ils ne sont pas pressés les vacanciers de mai, pour eux les jeux sont faits l’avenir dévoilé…
Sur les plages de mai parsemées de galets
Ils marchent deux par deux sous le ciel déjà bleu
Ils vont à petits pas les vacanciers de mai
Le visage un peu las le physique replet
C’est qu’ils n’ont plus vingt ans malgré tout leur allant
Et c’est avec prudence qu’hésitants ils avancent
Le nez humant le vent ils s’arrêtent souvent
Glanant des coquillages sur le bord du rivage
Ils ont le cheveu blanc les vacanciers de mai
Des varices aux mollets et le geste un peu lent
Ils se tiennent la main en flânant sur la plage
Rêvassant aux voyages qu’ils remettent à demain
Et ils s’en vont pieds nus sur le sable mouillé
Heureux de retrouver les sensations perdues ;
Sur les plages de mai désertées d’estivants
Ils ôtent leurs effets en prenant tout leur temps
Leurs ventres sont molasses et leurs seins indolents
Mais leurs yeux sont brillants et leur amour vivace ;
Ils lisent des fictions entre deux roupillons
Ou écrivent des vers en regardant la mer
Ils ne sont pas pressés les vacanciers de mai
Pour eux les jeux sont faits l’avenir dévoilé
Ils laissent derrière eux les joies de la jeunesse
Et découvrent heureux celles de la vieillesse
Tendrement enlacés sur les plages de mai
Les vacanciers muets contemplent la beauté
Leurs visages vieillis pareils aux coquillages
Révélant le passage des vagues de la vie.
© Catherine Gaillard-Sarron 25.07.2007
Poème extrait du CD « éMerveillement » 2012