Interview 110e Musc’art – 2 mai 2021 par Angela  Mamier

THAU INFO Le quotidien du Pays de Thau – Frontignan

 

Quand la Suisse vient à la rencontre d’un 110è Musc’art d’exception, avec Catherine Gaillard-Sarron

 

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Elle honore ce 110è Musc’art par la longueur de réponses claires, lourdes de sens, de cohérence et d’un professionnalisme pointu qui magnifie la femme et l’auteure et peuvent impressionner celles et ceux qui la lisent ou la connaissent. Oui, Catherine Gaillard-Sarron est une grande «fabricante d’humanité », dont l’œuvre ne sera jamais terminée et restera toujours vivante.

Quand la Suisse vient à la rencontre d’un 110è Musc’art d’exception.

 

Catherine Gaillard-Sarron est cette grande jolie et distinguée dame qui, bien qu’habitant le canton de Vaud en Suisse, compte sans doute parmi les plus fidèles adhérents de Musc’art. Reçue plusieurs fois par Angela Mamier, elle n’a qu’en partie déployé tout le formidable potentiel d’écrivaine qu’elle possède et montre depuis plus de dix ans à travers pas loin d’une cinquantaine de livres et publications les plus diversement orientées vers la poésie, le roman, la nouvelle, le fantastique, le policier, le conte, la légende et même l’érotisme. C’est dire toute la force de travail de cette femme qui se consacre pleinement à son art après avoir opté pour une vie littéraire, après une vie professionnelle. Après s’être posée dans des conditions de vie idéales, Catherine construit chaque jour une œuvre immense qui est soutenue par une pensée claire, cohérente et structurée concernant l’écriture, l’écrivain et le rôle des livres qu’elle écrit. Elle est plus qu’une Balzac moderne avec tous les thèmes qu’elle aborde et les formes d’écriture qu’elle utilise. Ses compatriotes Suisses ne s’y trompent pas, quand ils la lisent ou l’entendent à la radio. Musc’art est très fier de compter parmi ses invités et ami(e)s cette fabuleuse écrivaine et ce depuis des années, bien avant que quelques-uns de ses collègues romanciers ne tentent une percée à Frontignan à travers le FIRN 2021. Catherine aime d’autant plus Frontignan, qu’elle y séjourne chaque année depuis dix ans. D’où la porte ouverte de Musc’art qu’elle a saisie pour s’exprimer. Elle honore alors ce 110è Musc’art par la longueur de réponses claires, lourdes de sens, de cohérence et d’un professionnalisme pointu qui magnifie la femme et l’auteure et peuvent impressionner celles et ceux qui la lisent ou la connaissent. Oui, Catherine Gaillard-Sarron est une grande «fabricante d’humanité », dont l’œuvre ne sera jamais terminée et restera toujours vivante.

Écoutons-la:
  1. Catherine, qui êtes – vous ? Quel a été le chemin jusqu’à votre premier livre ?

Sixième d’une fratrie de dix enfants, je suis native de Franche-Comté et vaudoise par mariage. Je vis en Suisse depuis quarante ans. Après avoir élevé mes trois enfants et œuvré dans le domaine commercial, j’ai fait le choix d’arrêter mon activité professionnelle en 2009 pour me consacrer entièrement à l’écriture. Il a donc fallu que j’atteigne cinquante ans pour avoir du temps, un certain confort matériel et une chambre à moi pour enfin réaliser mon rêve.

Passionnée par les livres, j’ai toujours aimé raconter des histoires et je pratique des formes littéraires diverses : nouvelle, conte, roman, poésie, satire, humour, policier, psychologique, philosophique, fantastique, érotique ! Une trousse littéraire bien garnie qui me permet d’ajuster précisément le fond à la forme et de révéler, au-delà des faits et des clichés, les multiples facettes de l’être humain.

J’aime me décrire comme une diseuse de vie, une femme ordinaire qui parle de gens ordinaires mais qui dévoile, à travers cette banalité, l’extraordinaire qui anime toute vie. Explorer cette banalité dont est faite l’existence de chacun, c’est révéler à tous, au travers d’histoires particulières, l’universalité contenue en chacun. C’est tendre un miroir dans lequel le lecteur peut se reconnaître.

J’ai toujours écrit. D’abord de la poésie. Puis des nouvelles. Mon premier roman a paru en 2015. J’ai fait des concours pour connaître la valeur de mes textes et savoir si cela valait la peine de les publier. J’ai tenté le compte d’auteur puis j’ai été publiée pour deux recueils de nouvelles à compte d’éditeur en 2009 et 2010 aux Éditions Plaisir de Lire. Mais les délais extrêmement longs pour publier mon 3e recueil m’ont découragée. Au bout de quatre ans d’attente j’ai renoncé à chercher un éditeur pour me lancer en indépendante dans l’autoédition. À ce jour, j’ai publié une trentaine d’ouvrages que je réalise de A à Z hormis l’impression que je confie à un imprimeur.

2. Si le récit peut féconder le réel c’est pour quoi faire naître ?

De la matière à réflexion, à penser. Écrire est une manière de transcender la réalité en donnant du sens à ce qui n’en a pas. C’est titiller les consciences et les valeurs de chacun. Pour ma part, je crois au caractère pédagogique de la création fictive qui permet au lecteur d’expérimenter sans danger la grande aventure humaine en s’identifiant à des personnages qui lui ressemblent. Une immersion dans un monde imaginaire mais réaliste qui le confronte à moult situations, lui révèle d’autres modes de pensée, de comportements et le relie à ses frères humains. Une sorte d’apprentissage de la vie et de sa propre humanité à travers celle de l’autre. L’autre, notre semblable, qui est le miroir de soi et avec lequel on peut partager sa vision du monde et ses émotions, le véritable enjeu de l’écriture.

3. Qu’est-ce qui déclenche l’écriture ? Écrire est-ce une contrainte ?

Une idée, un fait divers, l’actualité, une injustice, la bêtise, la complexité des relations humaines, le quotidien, l’amour que je porte à mes proches, la nature, le temps qui passe et j’en passe… Écrire c’est dire, c’est témoigner, c’est parler en silence. Mais à l’origine d’une histoire ou d’un poème, il y a toujours une émotion. C’est elle le moteur. Elle qui m’entraîne et me donne l’énergie d’écrire.

L’écriture n’est pas une contrainte. Elle est une interface pour communiquer mes idées au monde. Un moyen d’expression privilégié pour partager mes émotions et mon imagination avec les autres. C’est elle qui me fait me lever le matin et m’empêche de me coucher le soir. Elle est la passion de ma vie, la flamme qui me tient éveillée. Écrire c’est créer. C’est devenir un démiurge. C’est inventer des univers, des personnages qui peuvent dire, agir, dénoncer et transmettre jusqu’au plus intime. C’est repenser la réalité et la transcender en permettant l’évacuation des frustrations liées à l’impuissance de sa condition et des choses du monde. L’écriture de libératoire devient donc jubilatoire car elle transforme l’impuissance en puissance créatrice. Elle est le meilleur des antidépresseurs, un antidote à l’ennui et au désespoir.

4. Quel est le mot le plus important pour vous ?

Impossible de faire un choix. Il y en a plusieurs. Amour, cohérence, lucidité, liberté, justice, résistance, égalité, dignité, tolérance, imagination, harmonie, gratitude, persévérance, espérance. Et bien d’autres encore…

5. Bâtissez-vous livres avec une architecture préétablie ?

Je ne fais pas de plan structuré mais j’ai déjà la fin de mon histoire lorsque je la pose sur le papier. En particulier pour la nouvelle dont la chute conditionne tout le récit et souvent le titre. Généralement, lorsque j’ai une idée, je la développe et la porte d’abord dans ma tête. Cette phase est variable. L’écriture intervient quand l’intrigue me semble aboutie. C’est une sorte de gestation littéraire. Quand l’histoire me semble cohérente et bien formée, je la couche sur le papier ! Mais entre le début et la fin, je me laisse des libertés. Parfois mes personnages m’échappent – parce qu’ils vont puiser dans cette part mystérieuse à l’œuvre lorsqu’on écrit – et je me retrouve à courir derrière eux comme un metteur en scène derrière les acteurs de son film. Cela met souvent de l’inattendu et de l’émotion dans mes fictions. Quant à mes poèmes, ils naissent au fil de mon inspiration, de mes états d’âme et de mes balades.

6. Ouvrez-nous un peu votre « fabrique d’écritures » ?

De nature curieuse, je m’intéresse à beaucoup de choses et j’aime observer mes semblables. Mon imagination fait le reste. J’ai donc des dizaines de scénarios d’avance. Un article de journal peut être le déclencheur. L’idée s’impose d’elle-même. Je découpe l’article, surligne ce qui m’interpelle et décrit en quelques phrases l’intrigue que cela m’a inspirée pour ne pas l’oublier. Puis je classe ces embryons d’histoires qui, un jour, deviendront peut-être des livres. Je prends également des notes. J’ai toujours un carnet ou du papier sur moi en cas de besoin… Je suis également rigoureuse et je consigne toutes mes idées sur l’ordi. Trop souvent j’ai été incapable de me relire et j’ai peut-être, ainsi, perdu l’idée du best-seller qui aurait pu me rendre célèbre !

Quand je commence un livre ou un recueil de nouvelles, je reprends mes notes et j’écris au kilomètre directement à l’ordinateur. C’est le meilleur moment, le plus intéressant, le plus jouissif. Mes personnages m’habitent totalement. Je profite généralement de notre séjour estival en montagne pour m’atteler aux projets de longue haleine. Pour écrire il faut du temps de qualité et un conjoint soutenant, compréhensif et appréciant la solitude autant que vous, ce qui est mon cas. Viennent ensuite les diverses relectures et corrections afin de proposer un livre le plus fluide et parfait possible. C’est une phase ingrate mais incontournable et essentielle si l’on veut aller au bout du processus de création. J’imprime toujours mon travail sur papier pour les corrections. Mon mari m’apporte son aide précieuse tout au long du processus. Le travail terminé, j’envoie le PDF final du texte et celui de la couverture à l’imprimeur. Je fais les démarches pour le dépôt légal. Je mets à jour le site et le catalogue pour promouvoir l’ouvrage et j’envoie des invitations à mes contacts pour les convier au vernissage que j’organise avec soin.

7. L’écrivain peut-il rendre le monde meilleur ?

Si l’écrivain a un pouvoir c’est peut-être celui d’ouvrir les esprits, de toucher les cœurs et d’influencer les consciences et la pensée au travers de ses propres valeurs, idées, opinions ou émotions qu’il fait passer dans ses écrits. Il peut donc modifier la perception du monde de ceux qui le lisent en projetant, sciemment ou inconsciemment, sur l’écran de leur esprit le film intérieur de sa propre existence. En ce sens, je pense que l’écrivain a une responsabilité morale envers le monde dans lequel il vit, car ses propos peuvent avoir un impact, positif ou négatif, sur ses lecteurs. Mais ce pouvoir est limité, car c’est à chacun qu’il revient de s’améliorer et de rendre le monde meilleur.

En revanche, si l’écrivain ne rend pas le monde meilleur, il l’enrichit de ses créations et permet à des multitudes de lecteurs de s’évader de leur quotidien en pénétrant dans un monde parallèle plus vrai que celui de l’instant présent. L’écrivain crée des univers, ouvre de nouvelles dimensions. Il distrait, détend, apporte du rêve, de l’aventure, des sensations, des émotions, du fantasme, du fantastique. Il transcende l’ordinaire en extraordinaire, exalte notre foi en la vie et stimule l’imagination des lecteurs qui, grâce à la sienne, vivent des expériences diverses par esprits interposés.

8. Pourrait-on dire que l’enfance est l’élément fondateur de votre écriture ?

Quelle est la part de l’inné, de l’acquis et de l’environnement dans l’origine d’une passion ? Difficile à dire. Ce que je peux dire, c’est que j’ai toujours vu mon père lire et que nous avions une bibliothèque tournante au cœur même de notre salle à vivre et à manger. J’ai toujours admiré sa curiosité insatiable et son goût immodéré pour la lecture. La meilleure pédagogie étant l’exemple, son inclination a probablement développé et renforcé la mienne. J’ai toujours été une contemplative et une rêveuse et j’adorais m’évader en lisant des romans ; jamais de bandes dessinées qui me fatiguaient et m’empêchaient d’imaginer les choses à mon gré. Avec les années, cet amour pour la lecture s’est transformé en désir d’écrire à mon tour. J’ai toujours eu une imagination fertile comme disaient mes professeurs et j’ai compris très vite le pouvoir des mots.

J’avais trouvé dans les livres nombre de réponses aux questions que je me posais, j’y avais fait mes plus beaux voyages et mes plus belles rencontres, je pouvais, moi aussi, grâce aux mots, partager mes idées et mes émotions avec d’autres en passant par l’intimité de l’écriture, cette passerelle qui nous mène de l’ombre à la lumière, qui nous sort du néant et nous donne, en incarnant notre pensée, la seule vraie liberté qui soit : celle de mettre des mots sur ce qui n’existe pas pour le faire apparaître et le faire exister.

9. Quels sont les titres de vos livres ?

À ce jour j’ai publié :

10 recueils de nouvelles

  • L’écrivain aux mains rouges, nouvelles contemporaines, 2020
  • Solstice, nouvelles érotiques, 2020
  • Bain de minuit, nouvelles fantastiques, 2019
  • Le baiser du bourdon, nouvelles érotiques, 2018
  • Chemins de traverse, contes philosophiques, 2016
  • Paquet surprise, nouvelles contemporaines, 2014
  • La fenêtre aux alouettes, nouvelles contemporaines, 2014
  • Des taureaux et des femmes, nouvelles contemporaines, 2010
  • Un fauteuil pour trois, nouvelles fantastiques, 2009
  • La Lisette, Paul, Martha et les autres, nouvelles contemporaines, 2007

5 romans

  • L’amour est aveugle, roman érotique, 2019
  • Mme Serpit-Coht décortique l’actualité, satire sur l’actualité, 2019
  • La Décision, roman psychologique sur le harcèlement, 2018
  • Délit de fuite, roman policier, 2016
  • Allons voir si la rose, satire sur le vivre-ensemble, 2015

19 recueils de poèmes

  • La ligne du temps, 2020
  • Frère d’Âme, 2019
  • Intemporalité, 2017
  • Notre Dame Nature, 2015
  • La terre de l’Aimé, 2014
  • Es-Tu là… 2012
  • Émerveillement, (avec photos) 2012
  • Émerveillement (CD), 2012
  • Chant d’adieu, (avec photos) 2012
  • Tremblement de cœur (nouvelle édition), 2012
  • La Musique des Mots, (avec photos) 2008
  • La Musique des Mots (CD), 2008
  • Mon plus beau voyage, (avec photos) 2007
  • L’envol, (avec photos) 2007
  • Le Gardien du chemin, (avec photos) 2007
  • Le Chemin (prose & photos), 2007
  • Textes primés (poèmes & nouvelles), 2007
  • Extrêmes Limites, 2007
  • Tremblement de cœur, 2007

10. Comment percevez-vous le monde qui nous entoure ?

Inquiétant et en perte de valeurs. Les nouvelles technologies, la digitalisation des données, les réseaux sociaux, l’utilisation du big data, l’intelligence artificielle, les algorithmes, les biotechnologies, la manipulation des informations et leur marchandisation, les attaques contre la liberté d’expression, la disparition de la sphère privée au profit du tout numérique, le manque de solidarité entre les générations, entre les riches et les pauvres, le Nord et le Sud, les bien portants et les malades, le dérèglement climatique, la pollution, l’émergence de nouveaux virus, la réalisation d’armes létales autonomes, de robots, la surpopulation, les migrations de masse, le manque d’eau, de nourriture, etc., tout cela contribue à créer un climat anxiogène et de méfiance sur la planète. L’avenir est sombre et le futur de moins en moins prévisible. La confiance en les élites se délite, les libertés se réduisent et la crainte que cela ne débouche sur une dictature numérique n’est plus une idée insensée.

11. Qu’est-ce qu’un écrivain selon vous ?

C’est un être qui se pose des questions sur le monde dans lequel il vit. Qui constate des faits, dénonce des inégalités, des injustices, joue avec la transgression et suscite des controverses. C’est quelqu’un qui observe les gens, leurs mœurs, leurs caractères, leurs passions afin de comprendre comment ils fonctionnent au sein d’une société donnée et qui, par ses réflexions, peut rendre les gens plus conscients du monde qui les entoure et même contribuer à changer les mentalités. L’écrivain est un sismomètre humain, un capteur ultrasensible qui perçoit, enregistre et rend compte de tous les mouvements qui agitent la société, nous alertant sur ses dysfonctionnements et ses dangers.

Un écrivain est aussi un collecteur de données pour la postérité. Il est le témoin d’une époque, d’une réalité. C’est un passeur de mots, d’idées, de vie et surtout de mémoire. Il pratique l’introspection et a le don de voir plus loin que le bout de son nez. C’est une sentinelle, un lanceur d’alerte, un donneur de sens, mais aussi un distributeur de plaisir et de rêves. Il ouvre les esprits, développe le sens critique, la connaissance de soi, l’imaginaire, fait battre les cœurs et parfois vibrer les âmes. Mais le plus important est qu’il sait transmettre des émotions vraies, créer du lien et relier les esprits. C’est un fabricant d’Humanité.

12. L’écrivain est-il un grand alchimiste de la réalité ?

De toutes les façons, l’écrivain est un alchimiste car il transforme la pensée en mots qui ont un pouvoir et une énergie insoupçonnés sur le cœur, l’esprit et même le corps. Ses fictions sont des tubes à essai dans lesquels il expérimente la vie. Il ne transforme peut-être pas le plomb en or mais, grâce à ses idées, ses métaphores et ses émotions, il peut sublimer la réalité en la modifiant, ennoblissant jusqu’à la laideur la plus vile.

13. Vous êtes-vous immergé très jeune dans la lecture et l’écriture ?

J’ai commencé à lire des ouvrages dès que j’ai su lire. C’était mon passe-temps favori. J’aimais cette sensation d’être ailleurs, transportée dans une autre dimension le temps d’un livre. Plus jeune, j’ai adoré lire les contes et légendes, lesquels, je pense, ont développé mon imaginaire. J’appréciais également les récitations que l’on apprenait à l’école et qui m’ont probablement donné le goût de la poésie. Je lisais de tout car tout m’intéressait. Les livres m’ont construite, structurée. Ils m’ont ouvert l’esprit et ont nourri ma curiosité. Surtout, ils m’ont aidée à vivre et à développer mon empathie et ma sensibilité.

J’ai d’abord dessiné et peint avant de passer à l’écriture. Passion qui s’est déclarée au début de mon adolescence et qui ne m’a plus quittée depuis. Durant de nombreuses années, je n’ai écrit que des poèmes ou de petits textes. C’est vers quarante ans que les choses ont changé et que j’ai commencé à explorer d’autres formes littéraires.

14. Quelles sont vos relations avec le temps ?

J’ai conscience qu’il passe vite et qu’il faut bien l’employer. C’est la raison qui m’a poussée à arrêter mon activité professionnelle il y a dix ans pour réaliser mon rêve d’écriture. J’essaie de vivre le plus possible l’instant présent, d’aimer ceux qui m’entourent et de profiter de la beauté et du calme de la nature où je vais me ressourcer quotidiennement. Je sais déjà que je n’aurais pas le temps d’aboutir tous mes projets car il me vient sans cesse de nouvelles idées, mais j’accepte cet inachevé qui est le lot de tout être vivant, l’important pour moi, maintenant, étant de vivre le plus proche de mes convictions et dans la meilleure harmonie possible.

Qui sait, le temps n’étant qu’un concept humain, la fin d’une existence n’est peut-être que le début d’une nouvelle histoire…

15. Des projets littéraires en vue ?

Oui, de nombreux projets. Entre autres, trois recueils de poèmes en cours, deux recueils de nouvelles dont un fantastique et un roman qui me tient à cœur en attente depuis dix ans. Et des dizaines d’embryons d’histoires qui n’attendent que d’être développés et que j’aimerais bien mettre au monde si la vie m’en laisse le temps…

16. Votre proverbe préféré ?

« Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». Ce proverbe de Guillaume d’Orange me résume assez bien.

Et cette phrase de William Ward m’a aidée à avancer et à surmonter bien des épreuves dans ma vie.

« Se faire du souci, c’est perdre l’aujourd’hui en sabotant les opportunités de demain avec les problèmes d’hier ».

 

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Site AVE (association vaudoise des écrivains) : https://www.a-v-e.ch/team/catherine-gaillard-sarron/

 

Liens médias

Interview de Marlyse Tschui pour le journal Générations le 6 avril 2020. « L’écriture érotique est une expérience sensorielle troublante »

Rencontre avec une auteure vaudoise sur la RTS. La littérature érotique est un petit marché de niche en Suisse romande. Reportage à Couleurs locales sur mon activité érotique le 10 février 2020.

Interview de Christelle Maillard pour le journal du Nord Vaudois, La Région, le 22 avril 2019. Le quotidien encore ses récits depuis dix ans.

Émission Dernier rêve avant la nuit (la 1ère sur la RTS) du 9.12.16 consacrée à mon recueil « Des taureaux et des femmes » Éditions Plaisir de Lire. Un Noël pas comme les autres

Émission Entre les lignes sur Espace 2 le 3.3.2011. L’écrivaine franco-suisse évoque son roman, « Des taureaux et des femmes », paru aux Editions Plaisir de lire en 2011. Entretien avec Christine Gonzalez et Jean-Marie Félix.