Magie sylvestre

 

Poème inédit

Je me revois, émerveillée, courir d’une morille à l’autre, les yeux pétillants de plaisir, étourdie par la profusion.

Magie sylvestre

 

Par dizaines elles se dressaient

Au pied d’un sapin centenaire,

Sublimes dans leur fourreaux noirs

De fin velours alvéolé

 

Sous le vieil arbre nourricier,

Fantastique ballet sylvestre,

Dansaient les divines morilles

Sur leur unique pied ivoire

 

Devant ce tableau féérique

D’une beauté indescriptible

Une joie pure m’envahit

Et je louai le ciel entier

 

Jamais encore je n’avais vu

En plus de quatre décennies

Autant de morilles réunies

Dans un espace aussi réduit

 

Comment dire l’exultation

Devant cette vision inouïe ?

Comment partager l’allégresse

Qui s’empara de tout mon être ?

 

Face au spectacle fabuleux

Que je contemplais ébaubie

Une joie proche de l’extase

Me gagna progressivement

 

Les mots et les rimes me manquent

Pour décrire mon ressenti

Tant la magie de ces instants

Fut d’une rare intensité

 

Je me revois, émerveillée,

Courir d’une morille à l’autre,

Les yeux pétillants de plaisir,

Étourdie par la profusion.

 

Ces minutes jubilatoires,

Gravées à jamais dans mon cœur,

Où sous mon regard incrédule

L’invraisemblable s’est produit

 

Je me devais d’en témoigner

Comme un hommage à la nature,

Une nature merveilleuse

Qui éblouit par ses prodiges.

 

 

© Catherine Gaillard-Sarron 5.5.23

 

Lire le poème Ode à la morille