Tu seras un homme ma fille…
Si tu veux vivre libre et arpenter les rues
Sans peur d’être agressée, de jour comme de nuit,
Ne plus te faire siffler ou traiter de morue
Par des mecs que nul ne châtie ;
Si tu veux vivre libre et arpenter les rues
Sans peur d’être agressée, de jour comme de nuit,
Ne plus te faire siffler ou traiter de morue
Par des mecs que nul ne châtie ;
En ce gris matin de janvier
Sur les guérets, les bois gelés,
D’un ciel si bas que l’horizon
Avec la terre se confond,
Tombe la neige sur Chamblon
Tombe la neige à gros flocons
Sans être hors la loi nous pouvons nous droguer,
En toute impunité, toute légalité,
Protégés, assistés jusqu’à l’aliénation
Dans cette société aux allures de prison.
La foule, cette masse indistincte dont chacun fait partie, ce monstre aveugle et sourd que l’on voudrait muet, que l’on parque ou contient comme autant de bétail…
L’autre, mon alter ego, mon égal, cet autre moi, mon semblable…
Et puis la mer, infiniment,
La mer immuablement belle
Qui malgré le froid et le vent
Comme un aimant m’attire à elle.