L’Amour ne meurt pas,

il ne meurt jamais : il est Éternel.

 

Quand les êtres chers que nous aimons disparaissent, l’amour que nous leur portons ne doit pas disparaître avec eux.

Cet amour doit être reporté, redistribué, recyclé.

Il ne doit pas se perdre dans les plis du cœur et du souvenir mais, comme une source vive, jaillir au-delà de nous. Il doit poursuivre son cours éternel, rejoindre le Grand Courant dont il est issu et vivifier dans ce périple tous ceux qui voyagent avec lui.

Inépuisable source à laquelle chacun peut venir apaiser sa souffrance et étancher sa soif d’affection, l’amour est aussi la plus belle chose qui nous reste de ceux que nous avons aimés lorsqu’ils nous quittent : leur dernier don. Cet amour qu’ils nous ont inspiré, qu’ils nous vouaient, doit leur survivre… car l’amour est vivant et c’est à travers lui que les défunts restent présents dans notre esprit.

L’amour est éternel et il est immortel. Et sa mémoire ou son énergie continue d’exercer son pouvoir par-delà la mort en rayonnant sur les vivants. N’enterrons pas l’amour avec ceux qui meurent. Offrons-le en retour. Faisons-le circuler autour de nous pour guérir et aimer encore, même si l’objet de notre amour a disparu.

Dans cet acte de foi est la survivance de notre propre capacité à aimer.

Car l’amour, comme une roue à aubes, plonge ses vibrantes palettes dans la Source de toute chose et dispense son énergie à tous ceux qui l’alimentent.

L’amour doit être partagé. Il ne sert à rien pour soi seul. Et s’il ne nous appartient pas, il nous appartient de le faire croître dans les relations que nous tissons au cours de notre vie. Car cet amour qui forcit et grandit en nous tout au long de notre existence participe d’un cycle vertueux et magnifique qui va bien au-delà de nous et peut changer le monde si chacun en prend conscience.

Ne laissons pas se perdre l’amour. Ne gaspillons pas cette précieuse énergie. Aimons-nous les uns les autres et faisons ensemble tourner la grande roue de l’Univers. Utilisons comme un puissant outil réunificateur et pacificateur cette force incomparable qui nous entoure et nous anime, et la mort ne nous apparaîtra plus comme une fin ou un anéantissement, mais comme une continuation, un accomplissement, une rémanence de l’Amour…

et la mort ne nous apparaîtra plus comme une fin ou un anéantissement, mais comme une continuation, un accomplissement, une rémanence de l’Amour…

Texte publié dans le recueil Chant d’adieu 2012