Reconnaissance

Texte extrait du recueil « éMerveillement » 2012

 

Et je deviens la mer, respirant avec elle, Je deviens litanie, psalmodiant avec elle, Son souffle au mien se mêle, caressant et iodé, Son rythme me gouverne, précis et apaisant…

Assise sur la plage en cette heure déserte

Je contemple la mer étale et métallique

Tel un miroir liquide sous le soleil naissant

Elle chatoie et scintille reflétant la lumière

Fascinée je l’observe dans ses ondulations

Cette ancestrale danse qui fait tourner le monde

Hésitante et curieuse elle s’avance et recule

Léchant de son écume mes chevilles sur la grève

Recueillie devant elle, sans fin je la contemple,

Oublieuse d’un temps dont elle est la maîtresse,

Elle qui à mes pieds du monde est la prêtresse

Et me lie par son eau au sacré de la vie…

Etendue sur le sable en cette heure déserte

Je m’unis à la mer qui m’accueille en son sein

Je ferme les paupières pour mieux la percevoir

Repoussant l’horizon aux confins du cosmos

Et je deviens la mer, respirant avec elle,

Je deviens litanie, psalmodiant avec elle,

Son souffle au mien se mêle, caressant et iodé,

Son rythme me gouverne, précis et apaisant,

Je deviens le ressac, je deviens mouvement,

Actionnant avec elle la roue de l’Univers

Et je deviens atome dans l’espace infini

Conscience universelle dans le Champ d’énergie…

Sous le poids d’un regard, j’ouvre soudain les yeux,

La mer-e me contemple, comme je la contemple,

M’englobant tout entière dans sa pupille limpide

Où confluent et s’écoulent tous les flux de la vie

Et je le sens sur moi ce regard omniscient

Formé de milliers d’yeux qui ont déjà tout vu

Oui, je les sens sur moi, ces myriades d’iris,

Reconnaître en mon être une fille de la mer…

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2012