Description
Un jeune couple sur le point de se marier qui disparaît un soir de pleine lune sur une plage du Midi après un bain de minuit.
Une dystopie où la pollution, les dérèglements climatiques et les conflits nucléaires ont décimé la population terrestre et rendu stériles 90% de ceux qui survivent.
Les nouveaux jeux du cirque ou comment le Nouvel Ordre régularise l’équilibre démographique depuis la sanglante Révolution des Actifs du 26 juin 2040.
Méfiez-vous des objets connectés qui n’en font qu’à leurs circuits et vont jusqu’à prendre le contrôle de votre vie…
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Bain de minuit : l’anticipation inquiète
Blog Fattorius 16.12.19
Catherine Gaillard-Sarron – L’écrivaine Catherine Gaillard-Sarron aime aborder tous les genres littéraires, avec une prédilection pour la nouvelle. “Bain de minuit” marque l’irruption de l’écrivaine dans le monde de l’anticipation, au travers de quatre nouvelles qui reflètent avec intelligence l’essentiel des inquiétudes que l’avenir suscite au sein du grand public.
Le réchauffement du climat peut ainsi prendre la forme d’un hiver climatique, et c’est “Homo ex Machina” qui voit le jour. Sur un décor qui rappelle le film “Le jour d’après” de Roland Emmerich, où tout n’est que glace, l’auteure met en scène Zeta, une mère en rupture de ban, ayant donné le jour par effraction.
Glaçant avenir en effet que l’auteure dessine ici: c’est un flicage constant qu’elle donne à voir. L’ambiance dictatoriale qui en découle, si terrible qu’elle soit, est tempérée par de nombreux jeux de mots à base d’acronymes administratifs. Astucieusement agencés, ceux-ci pourraient amuser, s’ils n’étaient pas les éléments manifestes d’un pouvoir aveugle et aléatoire. Tableau rapide d’un monde en proie à un système totalitaire, “Homo ex Machina”, c’est un peu “En attendant Gattaca”.
L’auteure aborde, et c’est original, la question de l’âgisme, dans “Les 70e Alzheimeriades”. Un flash sur un monde où la solidarité intergénérationnelle est rompue et où la jeune génération n’hésite pas à se débarrasser de ses aînés – donnant suite à une idée présente de façon insistante dans la littérature, au moins depuis “Le Rapport Lugano” de Susan George, prônant la disparition des inutiles.
Fluide, parsemée de traits d’esprit qui n’effacent pas la gravité du propos, l’écriture est habile à conduire le lecteur au travers d’histoires et de choses vues. Elle est le vecteur d’une inquiétude constante face au monde qui vient et reflète quelques questions de fond que nous nous posons aujourd’hui: solidarité entre les générations, évolution climatique, révolution numérique. Comment vivrons-nous alors dans une poignée de décennies? Sur la base de quelques éléments spécialement sensibles, telle est la question que l’auteure (se) pose.
Catherine Gaillard-Sarron, Bain de minuit, Chamblon, Catherine Gaillard-Sarron, 2019.