Poèmes printaniers
Poèmes extraits du recueil Notre Dame Nature
La nature bourdonne, la nature bourgeonne,
Tout entière s’éveille après son grand sommeil,
Effaçant sous les feuilles la grisaille et le deuil..
Un pt’it air de saison
Par milliers les oiseaux
Reviennent au pays
Emplissant de leur vie
Jusqu’au moindre arbrisseau
Pas un arbre un taillis
En ce jour de printemps
Qui ne bruissent de chants
Ou de frais gazouillis
Tout n’est qu’efflorescence
Éclosion de blancheur
Tout n’est que luxuriance
Éruption de fraîcheur
La nature bourdonne
La nature bourgeonne
Vrombissant du vivant
Qui jaillit de ses flancs
Tout entière s’éveille
Après son grand sommeil
Effaçant sous les feuilles
La grisaille et le deuil
Elle vibre d’espérance
De parfums, de fragrances,
Se pare de couleurs
Et de colliers de fleurs
La nature rayonne
Devant le gai printemps
Qui pour elle fredonne
La chanson des amants…
Hommage printanier
S’élancent vers le ciel
Les troncs bombés de sève,
Trémulent au creux des branches
Les feuilles offertes au vent ;
En ce printemps naissant
Débordant de promesses
Éclate l’espérance
Au cœur de la forêt.
Dans la tiédeur du bois
Qui palpite en silence
Frémissent les fougères
Aux pieds moussus des arbres
Leurs frondes malicieuses
Caressant doucement
Les troncs durs et ligneux
Qui se dressent, imposants.
Tout n’est que profusion
Fourmillement de vie,
En amante comblée
La forêt s’épanouit,
Bourgeonnant à foison
Sous l’hommage printanier,
Exprimant son ardeur
Par de multiples verts…
Le dernier salut
Dans le ciel de cristal aux reflets azurés
Se déploient les montagnes aux sommets enneigés
La brume qui les borde, semblable à une frise,
Leur fait une couronne où vient chanter la brise
Les nuages crémeux aux formes de la vie
Dansent sur la vallée en ces heures de répit
Jouant avec le vent qui les pousse, badin,
Au-dessus des chemins, au-dessus des jardins
La terre se réveille et se plisse en sillons
Les arbres de bourgeons se couvrent par milliers
Déjà dans les taillis piaillent les oisillons
Un renouveau léger flotte sur la vallée
Est venue pour l’hiver l’heure du dernier salut,
De faire sa révérence sur un ultime arpège ;
Sous la crête des monts la brume a disparu
Tissée par le printemps en mille perce-neige…
Le coucou gri-gri
Coucou, coucou !
Au printemps je l’attends
L’oiseau porte-bonheur
Me lancer son coucou
Au détour d’un chemin ;
Dans ma poche une pièce
Que je serre aussitôt
Peut-être que l’oiseau
Exaucera mon vœu…
Coucou, coucou !
Chaque année je l’espère
Cet oiseau solitaire
Une pièce serrée
Dans le creux de ma main
Tant de vœux dans mon cœur
De projets dans ma tête…
Peut-être qu’aujourd’hui
Il me fera coucou…
Chamblon
Champs blonds, champs bruns,
Champs blancs, champs verts,
Sans fin défilent les saisons
Sur la colline de Chamblon
Offrant au poète ravi
De la nature les lavis
Champs bleus, champs jaunes,
Champs rouges, champs mauves,
Et se succèdent les tableaux
Comme une rengaine éternelle
Brossant à grands coups de pinceaux
Une beauté universelle
Champs blonds, champs bruns,
Champs blancs, champs verts,
Sans fin défilent les saisons
Sur la colline de Chamblon
Peignant au gré de leurs humeurs
Des champs de toutes les couleurs.
© Catherine Gaillard-Sarron –
Poèmes extraits du recueil Notre Dame Nature