Poème extrait du recueil Chant d’adieu

 

La messangère

Je ne peux dire pourquoi, je ne peux dire comment, mais j’ai pensé à toi et soudain tu fus là !

Une mésange bleue, un blanc matin d’hiver,

S’est posée près de moi et s’est mise à chanter

Son chant était si doux qu’il imprégna mon âme

M’offrant par cette grâce de goûter l’indicible ;

À deux pas du lavoir tremblant de tout son givre

Le vieux saule pleurait caressé par le vent.

 

Je ne peux dire pourquoi, je ne peux dire comment,

Mais j’ai pensé à toi et soudain tu fus là !

Tout entière en mon cœur, tout entière en mon âme,

M’habitant un instant d’une joie ineffable ;

À mes cils une larme doucement a perlé

Séchée par le soleil venu me consoler.

 

L’oiseau s’est envolé dans le ciel de décembre

Inconscient du message qu’il venait délivrer

Tout près de la fontaine délesté de son givre

Le vieux saule riait caressé par le vent…

 

 

© Catherine Gaillard-Sarron
Poème extrait du recueil « Chant d’adieu » 2012