Hommage à la morille

 

Poème inédit

Ta beauté me fascine, comme ton mimétisme, et tout en moi s’anime lorsque je te devine…

Hommage à la morille

Inestimée morille

Qui croît au fond des bois,

Mes yeux et mon cœur brillent

Lorsqu’enfin je te vois,

 

Ta beauté me fascine,

Comme ton mimétisme,

Et tout en moi s’anime

Lorsque je te devine,

 

Car j’en ai l’intuition,

Malgré ma dévotion

Je ne te trouve pas :

Tu te révèles à moi !

 

Visible tout à coup

Au pied d’un gros caillou,

Attirant mon regard

Plus sûrement qu’un phare.

 

Dans ces coins hérités,

Secrètement transmis,

Où comme par magie

Tu renais chaque année,

 

J’admire le gaufré

De ta robe grisée

Qui s’accorde à merveille

Au terrain qui t’accueille,

 

Les subtiles nuances

Dont sans fin tu te pares,

Abusant le regard

Du morilleur en transe.

 

J’attends toujours un peu

Avant de te couper,

Caressant ton plissé

Examinant les lieux,

 

Et je reviens, fidèle,

Printemps après printemps,

Voir si se renouvelle

La poussée que j’attends.

 

Après t’avoir cueillie

Je te sèche en colliers

Et t’expose, ravie,

Aux regards familiers.

 

En bocaux te conserve

Au fond de ma réserve,

Fièrement alignés,

Disposés par année.

 

Quand arrive l’automne

Et les premiers frimas,

En sauce te mitonne,

Sublimant tous mes plats,

 

Offrant à mes amis

Qui savent t’apprécier,

Ce goût de paradis

Qui me fait te chercher.

 

Morille je te bénis,

Ainsi que la nature,

Pour la joie et les fruits

Que ta quête procure.

 

 

© Catherine Gaillard-Sarron 13.5.23

 

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