Poème inédit

 

Fulgurance

 

À peine a-t-on vécu qu’il faut déjà mourir…

À peine a-t-on vécu qu’il faut déjà mourir,

Abandonner sa vie comme vieille défroque,

Laisser l’inachevé dont le trépas se moque,

Se plier, impuissant, à l’ordre de partir.

 

Quelques jours, quelques mois ! Impossible de fuir !

Rien ne peut nous sauver quand la mort nous convoque,

Quand sous ses doigts glacés nos cœurs soudain se bloquent

Et que sans coup férir, nous saisit dans un rire.

 

À peine a-t-on compris qu’il est déjà trop tard,

Camarde nous attend et nous taille un costard,

Nous laissant sans répit avec tous nos remords.

 

Quelques jours, quelques heures, tout n’est que fulgurance,

Un éclair dans la nuit que le néant dévore,

Gigantesque trou noir où se meurt la conscience.

 

© Catherine Gaillard-Sarron 5.2.19