L’ère du Coronavirus
Poème inédit
Elle était…
Ainsi va la nature où tout est relié, le gros et le petit, l’infime et l’infini…
Elle était le plus grand et le plus pacifique
De tous les mammifères existant sur la terre.
Longtemps elle nous prévint par son chant nostalgique
De ce qu’il adviendrait si elle disparaissait.
Vivant en harmonie au sein des océans
Elle sillonnait les mers de la planète entière.
Grégaire ou solitaire, gris-bleuté ou à bosses,
Sa mystérieuse voix traversait l’océan.
Elle était le plus grand de tous les mammifères
Se nourrissant de krill et de phytoplancton :
D’infimes organismes en suspension dans l’eau
Pour le plus imposant de tous les animaux.
Mais elle fut pourchassée et puis empoisonnée,
Blessée par les bateaux ou les filets de pêche,
Sans fin persécutée pour son huile ou sa viande,
Pour raisons commerciales ou bien par traditions.
Cette reine n’est plus, massacrée par les hommes,
S’échouant par centaines sur les plages du monde.
Désormais s’est éteint son chant si mystérieux,
Laissant à son destin un homme aveugle et sourd.
Elle était le plus grand de tous les mammifères,
Voguant majestueuse au cœur des eaux profondes,
Mais elle a disparu, exterminée par l’homme,
Et si l’homme est encore, le temps lui est compté.
Ainsi va la nature où tout est relié,
Le gros et le petit, l’infime et l’infini.
La baleine n’est plus, mais l’homme est en sursis,
Menacé à son tour par de petits virus…
© Catherine Gaillard-Sarron 2.4.20