L’embryon de la Vérité
Poèmes extraits du recueil Notre Dame Nature
Je suis entrée dans le silence comme on entre dans une église pour renouer avec l’Esprit et retrouver la paix de l’âme.
L’embryon de la Vérité
Je suis entrée dans le silence
Comme on entre dans une église
Avec l’envie de me défaire
De mes craquements intérieurs
Je suis entrée dans le silence
Pour échapper à la clameur
Ce flot bruyant et perpétuel
Qui parasite tous mes sens
Cette marée de sons urbains
Qui sous ses rouleaux incessants
Emplit l’âme de vacuité
Et broie la pensée poétique
Je suis allée vers le silence
Pour oublier la frénésie
Pour me soustraire à sa folie
Pour mieux entendre au fond de moi
Les vagissements de ma conscience
Je suis allée vers le silence
Pour écouter le chant du monde
Pour en percevoir la beauté
Pour découvrir en son giron
L’embryon de la Vérité
Je suis allée vers le silence
Comme un enfant va vers sa mère
Pour apaiser l’agitation
Qui sans fin trouble mes pensées
Pour entendre au creux de mon cœur
Battre le sien en résonance
Pour faire surgir au fond de moi
La source de l’inspiration
Je suis entrée dans le silence
Comme on entre dans une église
Pour renouer avec l’Esprit
Et retrouver la paix de l’âme.
Complicité silencieuse
Aller vers le silence
Sans faire de bruit
Pour fuir l’agitation
Qui trouble la pensée.
Aller vers le silence
Tout doucement
Et s’ouvrir peu à peu
À sa discrète écoute.
Aller vers le silence
Et l’installer en soi
Pour entendre jouer
La symphonie du monde.
L’accueillir simplement
Au centre de son être,
Devenir son complice,
Son allié silencieux,
L’écouter résonner
Dans son chœur intérieur
Et faire vibrer en soi
Des cordes invisibles ;
Se perdre dans ses plis
Aux mouvances ouatées
Se vider de tout cri
Pour s’emplir d’émotion
S’incorporer à lui
Et devenir silence
Criant de vérité
Et muet de bonheur…
© Catherine Gaillard-Sarron
Poèmes extraits du recueil Notre Dame Nature