Chez toi, chez moi!

Poème inédit

« La liberté comme étendard, chacun préserve son plumard. Tu viens, je viens, et puis repars, chacun veut vivre son histoire. »

Chez toi, chez moi!

 

Chez toi, chez moi, chacun chez soi !

Chez moi, chez toi, chacun pour soi !

Chacun sa vie, chacun ses droits,

Chacun son lit, chacun son toit,

Car nous, le pire, on n’en veut pas !

 

Regardez à l’horizon

Ces nouveaux couples en formation

Qui tous rejettent à l’unisson

De l’ancien les désillusions.

En dépit de l’innovation

L’apprentissage sera long

Car pour entrer en communion

De soi-même il faut faire don.

 

La liberté comme étendard

Chacun préserve son plumard,

Tu viens, je viens, et puis repars,

Chacun veut vivre son histoire.

Nous effaçons de nos mémoires

De l’ancien couple les déboires,

Espérant sans vraiment y croire

Que le nouveau porte l’espoir !

 

Mais vouloir prendre le meilleur

En croyant éviter le pire

Au bout du compte n’est qu’un leurre

Qui n’empêche pas de souffrir.

Comme le jour n’est pas sans la nuit

Pas d’union sans difficultés

Là réside le vrai défi

Que le couple doit relever.

 

Paradoxes de la vie

Qui en nous donnant le choix,

Multiplient à l’infini

Les tendances et les toits.

Pas d’accord dans la division

D’union dans la séparation

Un vrai couple est une entité

Qui se nourrit d’intimité.

 

Chez toi, chez moi, chacun chez soi !

Chez moi, chez toi, chacun pour soi !

Chacun sa vie, chacun ses droits,

Chacun son lit, chacun son toit,

Car nous, le pire, on n’en veut pas !

 

 

© Catherine Gaillard-Sarron 29.3.98
Poème extrait du recueil Éclats de vers 11.2000, retravaillé le 11.7.18