Humer le parfum de l’enfance
Poème inédit
Et que m’importent les saisons, la pluie, le vent ou le soleil, avec la mer, à l’unisson, je me souviens et m’émerveille…
Réminiscences estivales
Fidèlement sur ces rivages
Encore empreints de ma présence,
Je reviens en pèlerinage
Humer le parfum de l’enfance,
Pieds dans l’eau et tête au soleil
Je me souviens de ce temps-là,
De cette ambiance sans pareille
Où des dunes nous étions rois,
Je me souviens de ces étés
Au goût de sel et de sardines,
De ces formidables congés
Aux senteurs et saveurs marines,
Je me souviens de mes parents,
Heureux sous le ciel du Midi,
Des plages, du sable brûlant,
Des vagues qui rythmaient nos nuits,
Je me souviens de nuits si belles
Que je discernais presque Dieu,
L’âme vibrante d’éternel
Et des étoiles plein les yeux,
J’entends encore les cigales
Bercer mon sommeil estival,
Et les pernicieux anophèles
Sans fin vrombir à mes oreilles
Je me souviens des coquillages
Glanés près d’une mer étale,
De la puissance du mistral
Qui soufflait giflant mon visage,
Je revois les vagues mousseuses
Où je plongeais avec délice,
Le vol des mouettes rieuses,
De ce temps, à jamais complices,
Je me souviens de ma famille,
De mes six frères, de mes trois sœurs,
De ces instants qui nous relient
Que je conserve dans mon cœur,
De cette vie dépaysante
À vivre ensemble sous la tente,
Renforçant cette appartenance
Dont chacun connaît l’importance,
Je me souviens du port de Sète,
De la criée et des marchés,
De la débauche de couleurs
Qui me faisait tourner la tête,
Des glaces à l’eau et du pastis
À l’ombre de grands tamaris,
De l’accent chantant des Sétois,
Des jouteurs et de leurs pavois,
Je me souviens des esplanades
Où s’affrontaient les pétanqueurs,
Des rafraîchissantes baignades
Quand tout ployait sous la chaleur,
Je me souviens de ces vacances
Qui sentaient l’anis et le thym,
De la beauté de la Provence
Dans la garrigue le matin.
Je me souviens de ces vacances,
De ces jours pleins d’effervescence,
Ce temps empli de liberté
À tout jamais ensoleillé.
Sur ces rivages en devenir
Ouverts à mes réminiscences,
Je renoue avec mon enfance
Et marche vers mon avenir
Et que m’importent les saisons,
La pluie, le vent ou le soleil,
Avec la mer, à l’unisson,
Je me souviens et m’émerveille…
© Catherine Gaillard-Sarron 27.3.23
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