Les vieilles dames
Poème inédit
Les vieilles ne sont plus, qu’un reflet du passé, un miroir où chacune peut voir son avenir…
Les vieilles dames
Elles sont souvent petites
Et se tiennent voûtées,
Tassées par l’existence,
Compressées par la vie.
Leur visage est un livre
Où se lit leur histoire,
Leur regard un espace
Où s’abolit le temps.
Elles vont à pas menus
Dans un monde fébrile,
Décalées et perdues
Face à l’évolution.
En retrait d’un système
Qui les culpabilise,
Elles vivotent de rentes
Toujours plus misérables.
Elles regardent par terre,
Courbées par les épreuves,
N’ayant d’autre horizon
Que leur trépas prochain.
Les vieilles ont été jeunes,
Ont aimé et dansé,
Ont serré dans leurs bras
Des amants, des enfants,
Le temps d’une existence,
Brève comme l’éclair,
La vie ont traversé
En quête du bonheur.
S’est enfuie la jeunesse
Et parfois la mémoire ;
Recluses dans des homes
Qui les déshumanisent,
Elles s’éteignent en silence,
Oubliées des vivants,
Leur regard brasillant
Se mourant dans la nuit.
Les vieilles ne sont plus
Qu’un reflet du passé,
Un miroir où chacune
Peut voir son avenir.
© Catherine Gaillard-Sarron 25.09.25
Poème inédit à paraître dans La face cachée du monde – Parution fin 2025