L’automne est là!

Incendiant les feuillus, dévorant les talus. Il flamboie !

Partout dans la nature éclate sa beauté, ravageuse et brûlante.

Palette exubérante d’un peintre fou, la nature explose de couleurs et s’enflamme, incandescente et lumineuse.

Juxtaposant les tons mordorés, chaleureux, les ocres et les rouilles qui se consument, il brille de mille feux et s’embrase, offrant aux regards attentifs,  apothéose avant la fin, sa beauté transcendée, immolée avant l’hiver.

Taches ensanglantées en plein cœur d’un ciel de cristal, les fruits rouges d’un sorbier jauni, perles de sang enchâssées dans l’azur, rappellent que l’automne est une agonie, que cette agonie est beauté et que l’agonie de la beauté est souffrance. Pareille aux feuilles qui tourbillonnent et parsèment d’or et de vermeil les sentiers des campagnes, la beauté, éphémère et fragile, s’envole au-delà des hommes, au-delà du monde et tapisse de son doux souvenir le cœur des humains, laissant dans la dégradation de la matière comme dans la souffrance de son absence, naître le désir de la faire renaître.

Éphémère et fragile, pareille aux feuilles qui tourbillonnent, la beauté, comme la vie qui la porte, s’envole au-delà des hommes, au-delà du monde, tapissant d’or et de vermeil les sentiers des campagnes comme les cœurs des humains de son doux souvenir, y laissant, dans la dégradation de sa matière, comme dans la souffrance de son absence, naître le désir de la faire renaître.

Insaisissable, la beauté est indéfinissable et pourtant essentielle, apportant par son éclat la joie dans nos vies ; nous reliant, à travers elle, à cette part de nous-mêmes, mystérieuse, souvent inconnue mais vibrante et présente. Dans sa contemplation elle nous met face à ce qui nous échappe, imposant par ce qu’elle est l’évidence de sa nécessité : l’évidence que toute beauté, toute vie, porte, précède sa mort ; que c’est cette évidence qui engendre la souffrance mais que c’est aussi la souffrance qui nous relie à la beauté et la vie à travers la conscience que nous avons de leur fugacité.

La beauté EST la poésie de la vie !

Attachés à l’essence même des choses, seuls l’esprit et la sensibilité, yeux ouverts sur l’invisible, sur l’âme, peuvent le comprendre, le ressentir et… véritablement le voir !