Ainsi va la nature où tout est relié, le gros et le petit, l’infime et l’infini. La baleine n’est plus, mais l’homme est en sursis, menacé à son tour par de petits virus…
Quelques textes inédits sur la situation actuelle.
Il est en détention sans avoir rien volé, il est en détention sans même avoir tué, prisonnier du système, exclu de sa famille, banni de son travail, par tous ostracisé, pestiféré moderne victime du Covid.
Belle lecture
- "Para-doxa"
- La bête
- "BabyloNet"
- "Co-vide-19"
- Des baleines, des hommes… et des virus
- Elle était...
- Détenu sanitaire
- Sursis
- "Covidicide"
- La grande illusion
- Contamination
- Credo
- Rester "Hu-main"
- Indifférence
- Le monde est beau
« Para-Doxa »
Mouvance de la foule qui avance, recule,
Idolâtre ou condamne, vocifère ou gémit,
Qui versatile passe d’une opinion à l’autre,
Oscillant constamment entre deux positions.
Pusillanime masse sans cesse ballottée,
Influencée, suggestionnée, utilisée,
Levier qu’on articule, levier qu’on manipule,
Impulsive cohue qu’on manœuvre à l’envi.
La foule, la masse, la vox, l’opinion, la doxa !
La foule cet otage qu’on tient dans l’ignorance,
Cette entité confuse, sans substance ni contour,
Dont nul ne se démarque ni ne se reconnaît.
Agrégat de consciences qu’on méprise ou bafoue,
Dont les milliers de voix fusionnent en une seule.
La foule qui se fond, la foule qu’on confond,
Qu’on flatte ou qu’on punit comme un enfant rétif.
La foule,
Cette masse indistincte dont chacun fait partie,
Ce monstre aveugle et sourd que l’on voudrait muet,
Que l’on parque ou contient comme autant de bétail,
Domestique troupeau qu’on laisse ruminer.
La foule qu’on refoule, qui soudain se défoule,
Humaine marée noire qui afflue et reflue,
Qui en un seul instant, portée la colère,
Se soulève et déborde d’un fol élan commun,
Provoquant la terreur de ceux qui la gouvernent.
La foule qui s’insurge, se rebelle, se lève,
Incontrôlable vague en quête de justice
Qui déferle soudain inondant le système,
Consciente de sa force, de son pouvoir nouveau,
Retrouvant dans l’action sa dignité perdue.
© Catherine Gaillard-Sarron 28.7.21
La haine ou la bête qui est en nous
La haine comme une bête, engraissée par le Net,
S’épanouit et forcit, pervertissant le monde,
Une bête invisible autant qu’imprévisible
Qui se nourrit du mal que s’infligent les hommes.
Un monstre malfaisant, versatile et instable,
Qui vit grâce à tous ceux qui sans fin l’alimentent,
Une bête sans nom qui règne et fait la loi,
Bafouant la morale, la justice et le droit.
Une arme démoniaque dans les mains de certains
Qui jouent avec la bête et l’instrumentalisent,
Déchaînant les passions, attisant les tensions,
Provoquant un chaos qui sert leurs intérêts.
Puissance maléfique générée par l’humain,
La haine telle une bête attend tapie dans l’ombre,
Cachée dans les réseaux dont elle tire sa force,
Attaquant sans pitié au moindre mouvement.
Malheur à l’imprudent qui deviendra sa proie,
Assailli dans l’instant par ses milliers de griffes,
Une curée immonde dont nombre se délecte
Et qui renforce encore le pouvoir de la bête.
Protégée par le Net qui masque sa présence,
La haine se propage et aiguise ses crocs
Une abomination qui existe par nous
Et nous dévorera si nous la laissons vivre.
© Catherine Gaillard-Sarron 27.7.21
« BabyloNet »
Comme gronde l’orage en plein cœur de l’été,
Grondent au cœur de l’humain la colère et la haine,
Une haine brutale qui éclate soudain
Et que l’on scénarise, déchaînant les passions.
Une colère inique qui embrase et dévaste,
Enflammant les esprits, perturbant la raison,
Nourrie des émotions jusqu’à l’exaltation,
Conduisant à l’infâme, à l’inhumanité !
Une violence crue, une violence choc,
Rebattue et filmée, vilement mise en scène,
Barbarie exaltée, par tous encouragée,
Sans fin médiatisée, sans fin rediffusée ;
Une rage sauvage, gratuite, impitoyable,
Propagée par le Net et ses réseaux obscènes,
Modérée et triée par d’obscures entités
Qui agissent dans l’ombre et régissent le monde ;
Un monde où les réseaux, anonymes et haineux,
Influent sur les esprits et poussent à la violence.
Un monde mercantile, décadent, perverti
Qui ment et manipule mais séduit la doxa !
Comme explose une bombe en plein cœur de la ville,
Explose la fureur dans les cœurs corrompus,
Une violence inouïe, féroce et inhumaine
Qui détruit par plaisir et ne justifie rien ;
Cruauté indicible qui génère la peur,
Muselle les consciences et pourrit l’existence ;
Une folie furieuse qui contamine tout,
Qui excite et déprave dévoyant jusqu’à l’âme.
Chantage et calomnie, lynchage médiatique,
Fake news et propagande, tout est bon pour détruire,
Massacrer son semblable, le pousser au suicide,
En toute impunité, d’un seul clic anonyme.
D’où vient cette fureur ? Cette agressivité ?
Et comment y répondre quand chacun elle entraîne ?
Une haine barbare, indigne et affligeante,
Qui clive et polarise, enchaînant tous les hommes.
Comme gronde l’orage en plein cœur de l’été
Grondent au cœur de l’humain la colère et la haine,
Un incendie géant nourri par les passions
Que rien ne peut éteindre et qui s’étend sans fin.
© Catherine Gaillard-Sarron 25.7.21
« Co-vide 19 »
Plus d’avions dans le ciel
De trafic dans les rues
Plus de trains dans les gares
De bateaux sur la mer
Fermés les magasins
Les restaus, les discos,
Fermés les cinémas
Les musées les théâtres
Même les librairies
Et les bibliothèques
Condamnées au silence
Tout comme les chorales
Prohibés les concerts
Les spectacles et le foot
Et tout rassemblement
De plus de cinq personnes
Plus de trépidation
Au cœur des grandes villes
Plus d’échanges et de vie
Entre les êtres humains
La vie s’est arrêtée,
La vie s’est retirée,
Confinée, emmurée,
Dans des foyers prisons
Subsistent le silence
Et la télévision
Qui comblent le grand vide
Créé par « La Covid » !
© Catherine Gaillard-Sarron 2.12.20
Des baleines, des hommes… et des virus
Les baleines disparaissent
Mais les virus prolifèrent
Les bois les forêts régressent
Mais les rendements progressent
Inquiétant remaniement
D’un globe surexploité
Dont les contours angoissants
Se précisent chaque année.
Dans ce monde de requins
Où seuls les riches prospèrent
Les plus pauvres désespèrent
Et succombent à la faim
Grandit le déséquilibre
Au cœur de nos sociétés
Menaçant la liberté
Des êtres que l’on calibre.
La pollution s’accélère
Altérant l’air et la terre
Les mers et les océans
Agonisent lentement
Au mépris des retombées
On déboise à tour de bras
Exposant l’Humanité
À de funestes dégâts.
Les baleines disparaissent
Mais continue la grand-messe
Au milieu des détritus
Des cadavres et des tepus
Car l’argent et le profit
Importent plus que la vie
Et l’unique vérité
A pour nom avidité
Les baleines disparaissent
Et les virus apparaissent
Réponse de la nature
À ceux qui la dénaturent.
Quand la dernière baleine
Aura disparu des mers
Rompant l’ancestrale chaîne
Qui prévalait sur la terre
C’est pour tous les mammifères
Que sonnera l’extinction
Annonçant la nouvelle ère
Des virus et des prions
Et quand les derniers humains
Privés de tout lendemain
S’échoueront sur les pavés
D’une cité dévastée
C’est à la cupidité
L’orgueil et l’impunité
Qu’il faudra attribuer
La fin de l’Humanité
Ainsi finira sans gloire
La grande aventure humaine
Parenthèse dans l’histoire
Qui se fermera sans peine.
Après l’homo erectus
Balayé par les virus
La Terre pansera ses plaies
Et tournera dans la paix.
© Catherine Gaillard-Sarron 1.4.20
Elle était…
Elle était le plus grand et le plus pacifique
De tous les mammifères existant sur la terre
Longtemps elle nous prévint par son chant nostalgique
De ce qu’il adviendrait si elle disparaissait
Vivant en harmonie au sein des océans
Elle sillonnait les mers de la planète entière
Grégaire ou solitaire, gris-bleuté ou à bosses,
Sa mystérieuse voix traversait l’océan.
Elle était le plus grand de tous les mammifères
Se nourrissant de krill et de phytoplancton :
D’infimes organismes en suspension dans l’eau
Pour le plus imposant de tous les animaux.
Mais elle fut pourchassée et puis empoisonnée
Blessée par les bateaux ou les filets de pêche
Sans fin persécutée pour son huile ou sa viande
Pour raisons commerciales ou bien par traditions.
Cette reine n’est plus, massacrée par les hommes,
S’échouant par centaines sur les plages du monde.
Désormais s’est éteint son chant si mystérieux
Laissant à son destin un homme aveugle et sourd.
Elle était le plus grand de tous les mammifères
Voguant majestueuse au cœur des eaux profondes
Mais elle a disparu exterminée par l’homme
Et si l’homme est encore, le temps lui est compté.
Ainsi va la nature où tout est relié
Le gros et le petit, l’infime et l’infini.
La baleine n’est plus, mais l’homme est en sursis,
Menacé à son tour par de petits virus…
© Catherine Gaillard-Sarron 2.4.20
Détenu sanitaire
Confinement !
Enfermement !
Isolement !
Dans sa chambre prison,
Détenu sanitaire,
Il pense et tourne en rond
Condamné à se taire.
Face aux informations
Devenues délétères
Il rêve d’évasion
De grands espaces verts.
Se réduit l’horizon
Se ferment les frontières.
Partout la contagion ;
Le pays est en guerre !
Dans sa chambre mouroir,
Abandonné de tous,
Il agonise et tousse
Et meurt de désespoir…
© Catherine Gaillard-Sarron 1.12.20
Sursis
Tout était déjà là,
En germe, en devenir,
Confiné en un point.
Puis tout s’est dilaté, élargi,
À l’infini…
Des milliards de planètes,
Des milliards d’univers !
Et la planète bleue,
Notre berceau à tous,
Unique et merveilleuse
Dans le vaste cosmos.
La planète parfaite
Pour les êtres humains,
Fertile et nourricière
Pour toutes les espèces,
Couverte de forêts,
De mers et d’océans,
Riche en diversité,
En faunes et en flores,
Aux montagnes sublimes,
Aux déserts somptueux.
Notre planète Terre
Aux vallées magnifiques,
Émaillée de grands lacs
Et de plaines fécondes ;
Au soleil éclatant,
Aux cieux resplendissants,
Un petit paradis
Par l’homme dévasté…
La terre est toujours là
Mais l’homme est en sursis.
En se multipliant
Il a tout ravagé,
Modifiant le climat,
Perturbant le système,
Déréglant l’équilibre
Favorable à la vie,
Permettant l’invasion
De virus inconnus,
Provoquant le chaos,
Puis le confinement,
Puis l’ère des robots.
Tout était déjà là,
En germe, en devenir,
Confiné en un point.
Puis tout s’est dilaté, élargi…
Des milliards de planètes,
Des milliards d’univers
Et la planète bleue,
Notre Maison à tous,
Où tout s’est enrayé,
Contracté en un jour,
Confiné en un point…
Un point sans avenir
Et sans Humanité,
Un minuscule point
Que nous avons perdu
Au profit de l’IA
Et sa « Machinité »…
© Catherine Gaillard-Sarron 4.5.20
« Covidicide »
Il est en détention
Sans avoir rien volé,
Il est en détention
Sans même avoir tué,
Prisonnier du système,
Exclu de sa famille,
Banni de son travail,
Par tous ostracisé,
Pestiféré moderne
Victime du Covid.
Nouveau bouc émissaire
Dans un monde toxique,
Surveillé et tracé
Par d’obscurs algorithmes,
Il est emprisonné
Sur la base d’un test,
Emmuré sans procès
Au nom de « La Covid »
Qui tue la liberté
Et la démocratie.
© Catherine Gaillard-Sarron 1.12.20
La grande illusion
Tout semble comme avant,
Mais tout est différent,
Un péril infectieux
À tout fait basculer
Plongeant l’humanité
Dans un brouillard anxieux.
Un péril invisible
Et pourtant mortifère
Qui tue les plus fragiles
Et emplit les cimetières
Soumettant tous les autres
À un cercle d’apôtres.
Tout semble comme avant,
Mais tout est différent,
Un agent infectieux
Régente les humains
Séparant les familles
Isolant les aïeux
Empêchant fils et filles
De leur tendre la main
Prohibant les câlins
Détériorant les liens
Sapant dans le silence
De l’entraide l’essence.
Tout semble comme avant,
Mais tout est différent,
S’est enfuie l’insouciance
Du cœur des relations,
Émoussée l’indulgence
Devant les injonctions ;
Peu à peu la confiance
Est devenue méfiance
Les pauvres et les aînés
Des boulets à traîner
Et la précarité
Une normalité.
Plus rien n’est comme avant
Depuis l’enfermement
Qui plus que l’infection
Contient la rébellion
Rongeant la liberté
Minant l’égalité
Remettant en question
La solidarité
Menaçant tous les hommes
Dans leur humanité
Les réduisant en somme
À de vils prisonniers.
© Catherine Gaillard-Sarron 21.12.20
Contamination
Au-delà de la peur de mourir du Covid,
De la crainte avérée d’être contaminé,
Plane l’appréhension d’un danger imminent,
Une angoisse diffuse nourrie d’incertitudes
Née de l’ambiguïté de ceux qui nous gouvernent ;
Une angoisse virale qui trouble et qui enfièvre
Contaminant l’esprit autant que le Covid.
Au-delà de la peur de mourir du Covid
S’installe un sentiment d’être manipulé,
L’impression inquiétante de n’être qu’un pixel
Sur les écrans secrets d’entités hermétiques ;
L’impression terrifiante de n’être qu’un neurone
Au cœur d’un grand réseau où tout est connecté.
Au-delà de la peur de mourir du Covid
S’avive l’intuition d’un grand chambardement,
L’avènement d’un ordre, dénué d’empathie,
Où l’« IA » comptera plus que l’Humanité ;
Un monde sans pitié dans lequel l’être humain
Inutile et déchu au profit des machines
Sera discriminé et puis éliminé…
© Catherine Gaillard-Sarron 3.12.20
Credo
Je voudrais tant y croire
Qu’on peut sauver la terre
Je voudrais tant y croire
Qu’il suffit de s’unir
Que l’homme peut changer
Qu’il suffit de s’aimer.
Je voudrais tant y croire
Qu’on peut changer le monde
Je voudrais tant y croire
Que chaque geste compte
Que l’union fait la force
Que l’amour sauve tout.
Mais chaque jour qui passe
Témoigne du contraire,
Révélant à la une
Collusions et scandales,
Arrangements secrets
Entre hommes de pouvoir,
Compromis révoltants
Entre pays complices.
J’aimerais tant y croire
Qu’on a encore du temps
J’aimerais tant y croire
Qu’on peut changer les choses,
Mais chaque jour qui passe
Témoigne du contraire,
Glorifiant des élus
Qui trahissent leurs peuples,
Des multinationales
Qui méprisent la vie !
J’aurais tant voulu croire
Qu’on pouvait tout changer
J’aurais tant voulu croire
Qu’on y arriverait
Mais face au dieu profit
Et ses foules d’apôtres
Face à l’avidité
Et à l’indifférence
J’ai perdu tout espoir
De voir changer le monde
Le seul credo qui vaille
Étant celui du fric.
© Catherine Gaillard-Sarron 3.3.20
Rester « Hu-main »
Dans ce monde où tout s’accélère
Ce monde où tout change et s’altère
Dans ce monde où pour s’imposer
Il faut être vu et gagner
Tenir ta main et oublier
Qu’en ce monde je ne suis rien
Tenir ta main et exister
Dans le nôtre grâce à ce lien
Face aux diktats d’indépendance
Aux injonctions de performances
Face aux réseaux et à Tinder
De notre époque les chimères
Sentir ta main et reconnaître
Que ce monde n’est pas pour moi
Sentir ta main et disparaître
Dans celui que tu crées pour moi
Entre le devoir de jouissance
Et la désolation des cœurs
Entre l’exigence du bonheur
Et nos multiples défaillances
Prendre ta main et la poser
Sur mon corps qui se donne à toi
Prendre ma main et la poser
Sur ton corps qui se donne à moi
Devant le culte de l’ego
Et la déshumanisation
Devant le sexe trois zéro
Et la ruine des relations
Maintenir ma main sur la tienne
En y mettant tout mon amour
La maintenir quoi qu’il advienne
En avançant au jour le jour
Face au progrès et aux robots
Qui demain chasseront l’humain
Face au travail et au chaos
Que provoquera son déclin
Prendre ta main et contempler
Ton âme danser dans tes yeux
Prendre ta main et mesurer
Combien l’être humain est précieux
Dans ce monde d’indifférence
De solitude et de souffrance
Dans ce monde d’intolérance
Où chacun se meurt en silence
Arrimer ma main à la tienne
Pour le meilleur et pour le pire
Et la tenir quoi qu’il advienne
Car en l’Hu-Main est l’avenir…
© Catherine Gaillard-Sarron
Indifférence
Il vit !
Mais Il n’existe pas.
Il est présent !
Mais on ne le voit pas.
Il parle, crie, rit, pleure !
Mais on ne l’entend pas.
Il est invisible
Inaudible
Il n’existe pas.
Il est comme les autres
Qui vivent autour de lui,
Comme les autres
Qui n’ont pas d’existence.
Insignifiant,
Inconsistant,
Il est sans importance.
Comme les autres
Il vit sans exister
Car les autres, comme lui,
Sont aveugles à autrui.
© Catherine Gaillard-Sarron10.12.18
Le monde est beau
Le monde n’est pas laid
Le monde EST !
Tel qu’il a toujours été.
Le monde n’est pas laid
Mais les hommes le sont
Qui le pillent
L’exploitent
Le dénaturent !
Le monde est beau
Le monde EST !
Tel qu’il toujours été
Et il perdurera
Quand les hommes passeront…
© Catherine Gaillard-Sarron