C’est l’antre où je deviens, l’antre où parfois je meurs…

IntempOralité

Billets Daniel Fattore

Lhomme est une prison où l’âme reste libre. V. Hugo

L’art ne fait que des vers, le cœur seul est poète.

André Chenier

Sentir, saisir la vie qui passe. Traduire l’indicible, jeter le voile des mots sur l’insaisissable pour le faire apparaître !

Dire en septante poèmes le Temps, la Beauté et l’Amour qui passent et nous dépassent…

 

 

 

Décembre 2017- 122 pages
ISBN : 978-2-9700942-7-2

Prix 25 CHF    eBook 3.99

IntempOralité

par Catherine Gaillard-Sarron | Voix off Anne Davaud

La musique de ces poèmes est belle et sereine comme un soleil couchant.

IntempOralité 

Sentir sur soi le poids de l’étoffe des ans comme un manteau trop lourd à la fin de l’hiver. La sentir s’incruster lentement dans la chair. Y creuser des sillons comme on laboure un champ… Sentir en soi la vie sous l’étoffe des ans palpiter et vibrer en dépit des années. Se donner tout entier à cette vénusté et sous cape se rire des outrages du temps…

Extrait billet Daniel Fattore 16.2.18

“Parler en séquences rythmées, brèves et intenses, du temps qui passe, de l’âge, des choses de la vie, de l’amour, n’est-ce pas l’une des vocations de la poésie? L’écrivaine Catherine Gaillard-Sarron s’est lancée dans ces sujets avec “IntempOralité“, son tout dernier recueil de poésies. La musique de ces poèmes est belle et sereine comme un soleil couchant.”

Vaincre la mort, la transcender, est l’une des vocations de l’art.

Billet Daniel Fattore sur “IntempOralité”

“IntempOralité”, une belle brassée de poèmes sur les thèmes de toujours

Lien Blog Fattorius 16.2.18

Catherine Gaillard-Sarron Parler en séquences rythmées, brèves et intenses, du temps qui passe, de l’âge, des choses de la vie, de l’amour, n’est-ce pas l’une des vocations de la poésie? L’écrivaine Catherine Gaillard-Sarron s’est lancée dans ces sujets avec “IntempOralité“, son tout dernier recueil de poésies. La musique de ces poèmes est belle et sereine comme un soleil couchant.
 
IntempOralité“: oui, dans le mot “intemporalité”, il y a “oralité”. C’est quelque chose que tout le monde peut constater, avec un peu d’attention – mais est-on toujours attentif? Cette particularité, la poétesse a choisi de la mettre au jour. Ainsi, le titre donne tout son sens au recueil: la poésie est un art oral, et l’auteure invite le lecteur à lire ses poèmes à haute voix. Et ceux-ci, en abordant des thèmes de toujours, constituent autant de tentatives de dépasser le caractère forcément fini, mortel, de l’être humain. Et justement: vaincre la mort, la transcender, est l’une des vocations de l’art.
Et justement: vaincre la mort, la transcender, est l’une des vocations de l’art.
Les poèmes du recueil “IntempOralité” sont réunis de manière thématique et abordent, nous l’avons dit, des sujets classiques, reflets de la finitude de l’homme. La poétesse s’inscrit cependant dans une tradition qui la transcende, celle des poètes d’hier et d’aujourd’hui: d’emblée, son poème “La Faille”, qui ouvre le recueil, fait immanquablement penser au “Dormeur du Val” d’Arthur Rimbaud. Un Rimbaud qui serait devenu sage, cependant: tout commence sur un rythme semblable au célèbre poème, mais tout s’achève non pas sur la mort, mais sur le rayonnement de la vie: “La faille d’où jaillit ma lumière intérieure…” Le choix de l’auteure de citer en exergue les grands poètes d’hier constitue une autre manière de s’inscrire humblement dans une tradition qui dépasse une seule vie humaine.
 
Plus précisément, l’auteure évoque dans ses poèmes les petites choses qui font la vie. Ce sont des arbres, et l’on voudrait être comme eux (“Je voudrais être un arbre…”), des lieux connus comme Fougères (France) ou Chamblon (Suisse) où souffle le joran. Il y a aussi les pierres, les odeurs de sous-bois, les fraises des bois même (“Dame Fraise”). Autant de choses fragiles auxquelles la poésie de l’auteure donne un supplément d’âme, par son simple et beau regard humain. En contrepoint, l’auteure reconnaît par ailleurs la possibilité d’une transcendance, d’un dieu nommé par périphrases. 
 
Privilégiant le plus souvent des structures à quatre temps (en particulier les quatrains), l’auteure installe au fil des poèmes un rythme coutumier et lui aussi serein. Une impression de sérénité renforcée par l’usage modéré de la ponctuation. Dès lors, les poèmes qui s’écartent de ce schéma, tels “Trans-déshumanisation”, construit en tercets de vers impairs, se détachent de l’ensemble, attirant l’attention du lecteur. Cela, de même que les points d’exclamation qui émaillent, fort justement, “Elan vital”. Reste que l’auteure choisit de conserver une certaine souplesse dans sa versification, globalement sans compromettre leur musique. 
 
Le recueil de poésies “IntempOralité” invite donc le lectorat à se baigner dans un univers serein, fait de toutes ces choses dont on parle depuis toujours en littérature, qu’on sait fugaces et qu’on voudrait immortelles. L’art de la poétesse y contribue, au fil de soixante-dix poèmes. Pourquoi ne pas s’y plonger?
 
Catherine Gaillard-Sarron, IntempOralité, Chamblon, Catherine Gaillard-Sarron, 2017.

La Faille

C’est un puits de lumière au milieu des rochers

Un gouffre naturel où danse la poussière

Un endroit hors du temps fait de mousse et de pierres

Où le vent capricieux vient parfois s’engouffrer.

C’est un lieu mystérieux où transitent les fées

Un passage secret pour une aventurière

Un espace infini dénué de frontières

Où le rêve se fond dans la réalité.

C’est un monde magique où s’éveille l’esprit

Où l’âme se connecte à celle de la vie

Où le cœur de concert vibre avec l’Absolu.

C’est l’antre où je deviens, l’antre où parfois je meurs,

La grotte où lentement mon être se transmue

La faille d’où jaillit ma lumière intérieure…

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2016

Intemporalité

Sentir sur soi le poids de l’étoffe des ans

Comme un manteau trop lourd à la fin de l’hiver,

La sentir s’incruster lentement dans la chair

Y creuser des sillons comme on laboure un champ.

Sentir sur soi ce poids qui va s’alourdissant

Arrondissant les dos, affaissant les paupières,

Étouffant peu à peu sous ce drapé amer

L’étincelle de vie qui nous maintient vivants.

Sentir en soi la vie malgré le poids des ans

Et offrir son visage à la brise légère,

En goûter la douceur, la grâce passagère,

Et savoir que ce poids s’en va diminuant.

Sentir en soi la vie sous l’étoffe des ans

Palpiter et vibrer en dépit des années,

Se donner tout entier à cette vénusté

Et sous cape se rire des outrages du temps…

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2016

Transmutation 

Entre le marteau et l’enclume,

Infime et brûlante étincelle,

S’échappe l’âme incandescente

Qui se consume et s’éparpille.

Fusionnant avec le divin

Aux vents puissants elle se mêle,

Intensifiant de sa lumière

Le ciel où se tournent les hommes.

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2017

 

Immanence

Sur les chemins de l’existence,

Frêles brindilles dans le courant,

Nous progressons dans la confiance

En dépit des assauts du vent

Nous avançons main dans la main

Soudés par un amour sans faille

Conscients des nombreuses batailles

Que nous livre le quotidien

Nous progressons au jour le jour

Ne nous souciant que du présent

Oublieux du compte à rebours

Qui se déroule au second plan

Frêles brindilles dans l’immanence

Nous avançons pourtant heureux

Le cœur plein de cette espérance

Qui habite les amoureux.

 

 © Catherine Gaillard-Sarron 2016

Contemplation

En ce lieu de prédilection

Empli de grâce et d’émotion

Pareille au vent l’âme chantonne

Et dans l’espace tourbillonne

 

Telle une feuille dans l’éther

De la branche enfin affranchie

Elle vibre à ce grand Mystère

Qui tout anime de sa vie

 

À l’écoute du doux murmure

Qui traverse tout l’Univers

Elle fusionne avec l’azur

Et disparaît dans la lumière

 

En ce lieu de contemplation

Où les sommets touchent le ciel

Elle s’éveille à l’essentiel

Et entame son ascension.

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2017

Trans-pont-ation

En lui ce cœur qui bat

D’une force nouvelle,

Cette arche d’espérance

Où circule la vie.

En lui cette confiance

Née du malheur d’un autre,

Cette infinie créance

Prix de sa renaissance.

En lui ce cœur qui bat

Et ranime sa vie,

Ce cœur comme une étoile

Qui éclaire sa nuit.

En lui ce cœur qui bat

D’une force nouvelle,

Ce pont entre deux cœurs

Qui enjambe la mort

Et relie leurs deux âmes

Dans une ultime alliance.

 

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2016

Le jongleur de mots

Jongleur de l’impossible, il joue avec les mots,

Esquissant dans l’espace des figures d’espoir,

Au-dessus de sa tête, de son cœur, de son âme,

Sans fin il les projette comme des balles folles.

Il jongle avec les mots dans le cirque du monde

Formant des banderoles qui claquent aux quatre vents,

Il jongle avec les mots qu’il lance jusqu’au ciel

Leur redonnant un sens que l’on croyait perdu.

Il croit à leur puissance et connaît leur valeur

Leur conférant un poids qui l’écrase parfois ;

Jongleur de l’infini il a foi dans ses mots,

Il est fils du verbe et de la vérité.

Dans le cirque du monde où l’on se joue des mots,

Il jongle imperturbable avec ceux qui lui restent,

Jongleur de l’impossible sans fin il les relance

Les sauvant d’un chaos qui lentement menace…

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2016

La voie

Regarder devant soi sans souci du passé

Faire un pas après l’autre en marchant droit devant.

Aller à l’essentiel, être reconnaissant,

Conscient à chaque instant de cette vérité.

Rendre grâce à la vie, contempler la beauté,

Sans fin s’émerveiller, pareil à un enfant.

Se fondre dans l’azur, ici et maintenant,

Confiant en l’avenir sans plus se retourner.

Chasser de soi le mal pour aimer sans détour,

Aimer sans condition, sans retour et toujours.

Comprendre que l’amour est le salut du monde,

Que tout est né de lui, que tout passe par lui,

Qu’il est l’unique Voie pour combattre l’immonde

Et apporter la paix au cœur de notre vie.

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2016

 

L’Aimé

Il y a dans tes yeux aux couleurs de la terre

Le même éclat vital qui anime la vie,

Comme elle tu te bats, malgré les vents contraires,

Tourné vers l’avenir, sans un mot sans un cri.

Il y a dans ton corps solide comme un chêne,

La force, l’énergie, qui défient les orages,

Tu affrontes le temps qui pulse dans tes veines

Fier et droit dans l’azur, sans colère ni rage.

Il y a dans ton cœur, grand ouvert à l’amour,

Un espace infini pour tous ceux que tu aimes ;

Ta présence, tes rires, un bon mot, un bonjour,

Tu donnes, tu te donnes, sans aucun stratagème.

Il y a dans ton âme, légère et transparente,

Une radieuse paix que rien ne peut troubler ;

Intègre et dévoué en dépit des tourmentes

Tu es celui que j’aime pour l’éternité…

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2015

 

Il n’y a que l’amour

Il n’y a que l’amour

Qui nous fait exister

Il n’y a que l’amour

Dont il faut témoigner

L’amour qui nous soulève

L’amour dont chacun rêve

Il n’y a que l’amour

Qui porte et tout emporte

Il n’y a que l’amour

Car rien d’autre n’importe

L’amour qui nous soutient

L’amour qui nous revient

Il n’y a que l’amour

Qui inspire et rayonne

Il n’y a que l’amour

Qui comprend et pardonne

L’amour qui tout anime

L’amour qui illumine

Il n’y a que l’amour

Pour rédimer le monde

Il n’y a que l’amour

Pour combattre l’immonde

L’amour qui nous amende

L’amour qui nous transcende

Il n’y a que l’Amour

Du début à la fin

Dans nos cœurs et nos mains

L’Amour depuis toujours

L’Amour qui grâce à nous

Triomphera de tout.

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2014

 

J’ai bien reçu ton nouveau recueil « IntempOralité » et je t’en remercie. Bel ouvrage qui mérite le respect pour traduire l’indicible; Comme son titre l’indique tes vérités sont intemporelles ! Les vers témoignent d’une grande sensibilité et expriment la quête d’amour, la soif d’absolu, un appel dont la force est décuplée en métaphores. C’est une poésie offerte à qui aspire à s’élever pour observer ce que nous sommes au royaume de la réalité humaine. « Il y a dans tes yeux aux couleurs de la terre, le même éclat vital qui anime la vie », un arche naturel au coeur de ta complicité avec le quotidien. Heureux homme ( Claude ) soudé par un amour de totale fortune)… Mes compliments à la « Dame  » au regard d’éther si je puis oser !

Jean-Marie Leclercq 3.1.18

Poète

Commentaires IntempOralité

Chris Kufrin – le 6 novembre 2018

Hello Catherine, Je suis contente de voir que tu es toujours créative. J’aime la poésie, la bonne, quel plaisir de lire tes deux poèmes dans Sillages.

Le poème : « Ton cœur est dans ton regard » est magnifique. Il n’y a pas un mot de trop. Je pense l’apprendre par cœur. C’est un de mes dada, apprendre des poèmes. Le second « Rester Hu-main » est magnifique aussi. Je n’ose dire que c’est un poème de vieux, et j’aimerais tant que les jeunes gens d’aujourd’hui regardent l’autre avec autant d’amour et de tendresse que dans ton poème. A bientôt.

 

Anonyme – le 15 juin 2018

Je ne suis pas un amateur éclairé de poésie… ! Mais, quand j’ai parcouru et lu dans sa totalité « Intemporalité », je me suis rendu compte avec une évidence extraordinaire que le Temps peut se traduire aussi par l’oral !

70 poèmes pour dire simplement, mais avec des vers magnifiques, des mouvements, des souffles, des senteurs, des couleurs, des observations, des sensations que le temps n’est pas seulement sur sa montre ou sur une horloge ; il est dans l’observation des beautés de la nature et de leur évolution.

C’est une performance que l’auteure a superbement maîtrisée pour nous présenter toutes ces merveilles qui nous entourent et que l’on voit que trop rarement…

 

Daniel Fattore – le 16 février 2018

« Oui, dans le mot « intemporalité », il y a « oralité ». C’est quelque chose que tout le monde peut constater, avec un peu d’attention – mais est-on toujours attentif? Cette particularité, la poétesse a choisi de la mettre au jour dans son recueil “IntempOralité”.  Ainsi, le titre donne tout son sens au recueil: la poésie est un art oral, et l’auteure invite le lecteur à lire ses poèmes à haute voix. Et ceux-ci, en abordant des thèmes de toujours, constituent autant de tentatives de dépasser le caractère forcément fini, mortel, de l’être humain. Et justement: vaincre la mort, la transcender, est l’une des vocations de l’art.»

Extrait billet Daniel Fattore le 16.02.18

 

Isabelle – le 25.1.18

Chère Catherine, tout à coup je ne suis plus sûre de t’avoir remerciée pour l’envoi de “IntempOralité“. Je le fais avec chaleur et pour te dire que je le lis au compte goutte et que j’en apprécie infiniment la profondeur. Bravo. à bientôt pour la suite de ton œuvre qui s’étoffe magnifiquement. Ta veine créatrice est loin de tarir pour le bonheur de tes lecteurs.

Je t’embrasse.

Jean-Marie Leclercq – le 3.1.18

J’ai bien reçu ton nouveau recueil « Intemporalité » et je t’en remercie. Bel ouvrage qui mérite le respect pour traduire l’indicible; Comme son titre l’indique tes vérités sont intemporelles ! Les vers témoignent d’une grande sensibilité et expriment la quête d’amour, la soif d’absolu, un appel dont la force est décuplée en métaphores.

C’est une poésie offerte à qui aspire à s’élever pour observer ce que nous sommes au royaume de la réalité humaine. « Il y a dans tes yeux aux couleurs de la terre, le même éclat vital qui anime la vie », un arche naturel au cœur de ta complicité avec le quotidien. Heureux homme ( Claude ) soudé par un amour de totale fortune)…

Mes compliments à la « Dame  » au regard d’éther si je puis oser !

 

Intemporalité sur La méduse.ch le 19.12.17

Intemporalité – Poème de Catherine Gaillard-Sarron le 19.12.17

La Méduse.ch

 

Sentir sur soi le poids de l’étoffe des ans

Comme un manteau trop lourd à la fin de l’hiver,

La sentir s’incruster lentement dans la chair

Y creuser des sillons comme on laboure un champ.

 

Sentir sur soi ce poids qui va s’alourdissant

Arrondissant les dos, affaissant les paupières,

Étouffant peu à peu sous ce drapé amer

L’étincelle de vie qui nous maintient vivants.

 

Sentir en soi la vie malgré le poids des ans

Et offrir son visage à la brise légère,

En goûter la douceur, la grâce passagère,

Et savoir que ce poids s’en va diminuant.

 

Sentir en soi la vie sous l’étoffe des ans

Palpiter et vibrer en dépit des années,

Se donner tout entier à cette vénusté

Et sous cape se rire des outrages du temps.

 

(Poème extrait du dernier recueil de Catherine Gaillard-Sarron, “Intemporalité“ 2017)